POLITIQUE

Publié le 18 juillet 2022

« C'est le bal des faux-c*ls » Face à Bruno Le Maire, François Ruffin laisse exploser sa colère

François Ruffin, député, intervenait lors de la séance publique à l'Assemblée nationale ce lundi 18 juillet 2022.

« Sur les bancs du gouvernement, c'est le bal des faux-c*ls »

François Ruffin : « Vous avez du talent, Monsieur le ministre, et même je dirais : vous êtes le meilleur des menteurs. Et toujours au nom de la vérité, sans doute avec le V majuscule et aujourd'hui, ce qu'on a, sur les bancs du gouvernement, c'est le bal des faux-c*ls. Vous valorisez le travail dans les mots mais vous l'écrasez dans les faits. Quel est notre principe ? C'est que les Français qui travaillent doivent pouvoir vivre de leur salaire. Qu'a dit le président Macron ce 14 juillet ? " La meilleure réponse le pouvoir d'achat, c'est le travail et le salaire. " Et donc, dans un texte qui parle de pouvoir d'achat, dans un texte dont le premier chapitre s'intitule : " Valorisation du travail et partage de la valeur ajoutée ", on pouvait s'attendre à avoir quelque chose sur les salaires. Mais non, il n'y a rien sur les salaires. Quoi pour David, cariste, 1 340 € après treize ans d'ancienneté dans la logistique ? Rien dans votre texte. Quoi pour Bertrand, chef d'équipe de nuit dans l'industrie agroalimentaire à 1 700 € ? Rien pour son salaire dans votre texte. Quoi pour Natacha, manutentionnaire chez Amazon, 1 300 €, 40 kilomètres à l'aller, 40 kilomètres au retour ? Rien pour son salaire dans votre texte. »

« Il n'y a rien qui ne se passera. Rien ! »

François Ruffin : « Eux, leur pouvoir d'achat va diminuer de 3, 4, 5, 6 %. Et de même pour le partage, quoi sur le partage de la valeur ajoutée ? Quoi sur les mégaprofits du CAC40 ? Rien dans votre texte. Quoi sur les dividendes records des actionnaires ? Rien à votre texte. Quoi sur les rémunérations des grands PDG qui ont doublé l'an dernier ? Rien dans votre texte. Rien sur le partage, rien. Vous nous invitez au compromis, pas au détriment des ressources publiques. On vous propose un compromis qui n'est pas au détriment des ressources publiques. Le Smic à 1 500 € pour les caristes, pour les manutentionnaires, pour les camionneurs, pour tous les salariés du pays. Et l'indexation, l'indexation pour les travailleurs du bâtiment de leur salaire sur l'inflation. De même pour l'industrie alimentaire. De même pour la petite enfance. Mais ces mesures, vous les refusez, vous n'en entendez même pas parler parce que vous vous en lavez les mains. Vous jouez les Ponce Pilate en renvoyant ça à la négociation de branche. Mais la négociation de branche, ça fait deux ans dans tous ces métiers là qu'elle patine et que vous n'avez rien fait pour la faire avancer. Et vous savez qu'en renvoyant à la négociation de branche, il n'y a rien qui ne se passera. Rien ! »



À découvrir aussi...

Partager cette page