POLITIQUE

Publié le 01 décembre 2022

Les révélations choc d'une eurodéputée sur le mari de la Présidente de la Commission européenne

Michèle Rivasi, députée européenne, intervenait lors d'une commission diffusée sur le site du Parlement européen ce mercredi 30 novembre 2022.


“ C'est assez ennuyeux pour nous parce qu'on fait partie de l'institution. ”

Michèle Rivasi : « Merci Madame la Présidente et merci de vos interventions, des deux experts. Alors, moi, j'ai besoin de votre expertise. Je vais vous raconter une histoire qui est vraie et j'ai besoin de savoir comment vous l'analysez, toujours dans le cadre de la transparence et de nommer les choses. Il s'agit - alors, c'est assez ennuyeux pour nous parce qu'on fait partie de l'institution - du mari d'Ursula von der Leyen. Heiko, il s'appelle. Il est médecin et directeur scientifique de la société de biotechnologie américaine Orgenesis, qui est spécialisée dans les thérapies cellulaires et génétiques. Alors il siégeait, parce que depuis, il a démissionné, dans le conseil de surveillance d'un consortium en Italie. Parce qu'en Italie, il y a eu un plan de relance très important qui a fait que pour se donner une valeur ajoutée pour cette fabrication, ils ont regroupé 49 entreprises publiques, dont les universités de Sienne, de Modène, de Rome, de Milan et aussi un peu de privé. »


“ Il a touché 32 millions d'euros avec une coentreprise qu'il a créée. ”

Michèle Rivasi : « Et avant de distribuer de l'argent, Monsieur Heiko von der Leyen a créé à Udine, en Italie, en mars 2021 pour faire partie de ce consortium et il a touché 383 000 € de ce plan de relance européen. Le 26 octobre, on apprend qu'il a démissionné de ce conseil de surveillance, vous voyez, de ce consortium. Mais on apprend grâce à des journalistes, et merci les journalistes, un média allemand qui nous dit : Ah mais attendez, c'est que cette société Orgenesis, qui est donc aux USA, a créé quatre filiales. Une filiale en Italie dont je vous ai fait part, une filiale en Grèce où il a touché 32 millions d'euros avec une coentreprise qu'il a créée. Il a fait une filiale aussi aux Pays-Bas, où il a touché 1,2 million d'euros, dûs à un consortium d'entreprises. Et il a aussi créé une filiale en Allemagne, où le directeur général de la filiale allemande Orgenesis est toujours monsieur Heiko von der Leyen. Alors on a posé la question à la commission. On leur a dit : " Écoutez, c'est un peu gênant, parce que c'est quand même des fonds européens. " Alors, il y a les fonds du Pays-Bas et la Grèce dont je vous ai parlé. Et l'Europe nous dit : " Le fait que le mari d'une haute responsable européenne reçoive un financement européen et national n'entraîne pratiquement aucun conflit d'intérêt. »


“ Est-ce que c'est des conflits d'intérêts ? ”

Michèle Rivasi : « " Alors moi, ma question, puisque, vous, vous êtes dans ce secteur. Comment on peut justifier que le mari de notre présidente de la Commission européenne, qui a quand même démissionné de ce consortium en Italie, mais qui reste quand même aussi directeur en Allemagne et ailleurs, peut toucher des fonds européens ? Alors comment vous l'interprétez ? Est-ce que c'est des conflits d'intérêts ? Est-ce que c'est du favoritisme ? Est-ce que c'est aussi, peut-être, c'est des hypothèses, une capture d'argent européen ? Parce qu'on a vérifié, ce n'est pas du tout des entreprises qui le fabriquer en Europe, c'est des boites postales, on appelle ça en France. Est-ce que ce n'est pas du détournement de fonds européens à destination, vous voyez, au niveau des Etats-Unis. D'autant plus que je suis à la commission de contrôle budgétaire et la commission des comptes a dit : " Je suis assez surpris que même en Italie, il n'y a pas de système de contrôle des fonds de relance de l'Union européenne. " Donc, vous voyez qu'on parle de transparence, moi, je suis à fond là-dessus et on a même saisi la Cour de justice européenne. Mais, dans ce cas de figure, vous appelez cela comment ? »



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