Macron proche de McKinsey depuis 2007 ? Cette enquête choc de France 2 sur le « scandale McKinsey »

Les Racines d’une Collaboration Ancrée

Les arcanes du pouvoir politique sont souvent parsemés de relations et de connexions qui, même si elles sont parfois bienveillantes, peuvent prêter à confusion. La récente émission "Complément d'enquête" diffusée sur France 2 a ravivé les interrogations sur la proximité entre l’actuel président de la République, Emmanuel Macron, et le géant du conseil McKinsey. Les liens entre ces deux entités datent de plusieurs années, bien avant que le jeune rapporteur général adjoint ne marque de son empreinte les couloirs du pouvoir.

Dès 2007, lorsqu'il s'agit de proposer des réformes économiques à Nicolas Sarkozy, la commission créée par Jacques Attali se voit étoffée de grands noms du consulting, dont McKinsey. Une démarche justifiée, selon Attali, par la recherche de compétence. Néanmoins, ce fut l'opportunité pour Macron de côtoyer et d'impressionner les éminences grises du conseil, et notamment Karim Tadjeddine, spécialiste de la finance.

L’Ascension Politique : Le Rôle Majeur de McKinsey

Huit années après cette première rencontre, Emmanuel Macron se lance dans la course à la présidence de la République. Une aventure politique qui ne serait pas totalement dissociable de l'ombre protectrice et des compétences de McKinsey. En effet, plusieurs consultants du cabinet se sont portés volontaires pour prêter main-forte à sa campagne, une assistance précieuse qui va jusqu’à la logistique, comme en témoignent les échanges de mails révélés dans les Macron Leaks. Pour Benjamin Polle, journaliste, cette collaboration ne semble pas être due au hasard mais à une harmonie idéologique et à une proximité d'âge et d'ambitions.

Le Questionnement Éthique : Une Collaboration Problématique ?

Ces révélations soulèvent inévitablement des questions éthiques. Dans quelle mesure la proximité entre un cabinet de conseil et un futur président peut-elle influencer les décisions politiques ? La réponse officielle de McKinsey, qui affirme ne travailler pour aucun mouvement ou parti politique, tout en permettant à ses collaborateurs de s'engager à titre personnel, semble éluder la question de l'influence. Si les motivations individuelles des consultants peuvent être diverses, l'entrelacement de la sphère politique et du conseil reste troublant pour certains.

Une équipe d'une dizaine de salariés de McKinsey France se charge de lui créer un programme et de gérer l'intendance. Fin 2016, Karim Tadjeddine est à un dîner de soutien à "En Marche!". Il se montre très actif dans la campagne. pic.twitter.com/w1xSjzQO6b

— CALAM (@Calam_media) March 25, 2022

Vers un Futur Incertain

Cette situation jette une ombre sur la transparence et l'impartialité des décisions gouvernementales. La présence d'acteurs externes, surtout de la stature de McKinsey, dans les coulisses de la politique, peut laisser penser à un pouvoir qui, loin d'être uniquement entre les mains des élus, serait également partagé par des consultants. La question reste alors ouverte : ces relations sont-elles simplement le fruit de convergences d'idées et d'intérêts communs, ou témoignent-elles d'un jeu d'influence plus complexe ?

L'affaire McKinsey offre une réflexion profonde sur la nature des relations entre le politique et le monde du conseil. Si la collaboration entre les deux peut être bénéfique, elle nécessite toutefois une transparence et une vigilance accrues pour garantir l'intérêt général et éviter tout conflit d'intérêts potentiel. Seul l'avenir nous dira si cette proximité entre Emmanuel Macron et McKinsey sera bénéfique ou préjudiciable à la démocratie française.