Ruffin balance à une ministre: «Les ouvriers ça fait 40 ans qu'ils s'en prennent, des gifles !»

Le député François Ruffin dit ses 4 vérités au sujet de l'usine Whirlpool d'Amiens en séance publique à l'Assemblée nationale ce mardi 15 juin 2021.

«Les ex Whirlpool, Emmanuel Macron ne les rencontrera pas»

François Ruffin: «Je prends l'engagement de revenir dans un an au plus tard. Les résultats, on les aura. C'est le président de la République, Emmanuel Macron, qui faisait cette promesse le 22 novembre 2019 dans l'usine Whirlpool d'Amiens. 18 mois plus tard, le chef de l'Etat n'est toujours pas revenu. Mais surtout, quels sont les résultats ? Nuls. Aucun Whirlpool à fermer. Le repreneur WN a fermé. Maintenant, c'est Ageco repreneur du repreneur qui a fermé. Après trois reprises en trois ans, après trois visites présidentielles, il reste donc en tout et pour tout trois anciens salariés de Whirlpool, 3 sur 286. Voilà le résultat. L'avenir industriel est garanti, assurait pourtant le chef de l'Etat. C'est un cluster formidable et patati et patata. Ce jeudi, le président de la République sera en visite dans la Somme. Mais, les ex Whirlpool, Emmanuel Macron ne les rencontrera pas. Il les évitera. Les ouvriers se rassembleront donc, demain, pour protester pour un barbecue sur leur parking. Quel ministre viendra ? Quel ministre ne les fuira pas ?»

«Vous avez raison de dire que l'arrêt de la production a été un choc pour les familles»

Agnès Pannier-Runacher: «Monsieur Ruffin, je reconnais bien là votre style, interpeller devant les caméras mais être absent lorsqu'il faut chercher des solutions. Oui, vous avez raison de dire que l'arrêt de la production a été un choc pour les familles, pour les salariés, pour le territoire, c'est pour cela que le gouvernement s'est mobilisé. Alors, monsieur Ruffin, faire de la politique, ce n'est pas faire le bateleur ou le provocateur sur les marchés ou dans sa cuisine, c'est trouver des solutions autant que possible et c'est ce que nous faisons. Les habitants des Hauts de France méritent bien mieux que des démagogues de droite et de gauche, ils méritent des gens qui s'occupent d'eux.»

«Depuis 40 ans, ils s'en prennent des gifles»

François Ruffin: «C'est très beau tout ça, madame la ministre et moi, je ne vais pas vous attaquer puisque vous êtes si formidable, puisque votre bilan est excellent, puisque vous êtes si fière des résultats. Allez l'expliquer non pas à moi, non, pas à vos députés. Allez l'expliquer demain aux ouvriers, pour voir s'ils sont convaincus, eux, de vos solutions, de vos projets. Pour tout ça, aujourd'hui, vous êtes applaudie ici. Mais demain devant les travailleurs, vous viendrez demain ? Le ministre de l'Economie viendra demain ? Le président de la République viendra demain ? Il n'y aura pas de gifle, vous le savez. Il n'y aura pas de farine. Les ouvriers de mon coin, les ouvriers, notre pays se comportent bien, trop bien peut être. Depuis 40 ans, ils s'en prennent des gifles, Depuis 40 ans, vous citez des accords de libre échange avec l'Inde, avec la Chine, pour mieux délocaliser leurs usines et vous continuez. Alors est-ce qu'au moins demain, sur ces bancs, il y en aura un seul, une seule pour aller leur parler ? Un seul, une seule pour ne pas se dégonfler ?»