Ce discours fracassant d'une psychologue sur les ravages du confinement
Marie-Estelle Dupont, psychologue, était l'invitée de l'émission «À la barre !» duffusée sur la web-tv Di Vizio TV ce mercredi 5 mai 2021.
«Enfermer de force des gens bien portants, ne peut et ne pourra jamais, à mon sens, être défini comme un remède»
Marie-Estelle Dupont: «On n’est pas guidé par un désir de vie, on est guidé par une peur de la mort. C'est la logique inverse. Quand vous êtes guidé par la peur, vous prenez des décisions irrationnelles. Quand vous êtes guidé par le désir, vous construisez un chemin. Ça montre bien à quel point le confinement tue, c'est-à-dire que : enfermer de force des gens bien portants, ne peut et ne pourra jamais, à mon sens, être défini comme un remède. Là les dégâts collatéraux, on s'en fout. Les enfants qui se jettent par la fenêtre, on s'en fout. "Il y a un mort en réa !" En même temps, quand on arrive en réa on a moins de chance de sortir vivant que quand on arrive à l'école. Mais ça, on ne le considère plus. C'est-à-dire qu'on a perdu le bon sens et le sens commun parce qu'on s'est focalisé sur un détail, comme dans une focalisation obsessionnelle, sur un détail qui nous fait oublier le tout.»
«On est prêt à sacrifier le tout pour un détail»
Marie-Estelle Dupont: «Sauf que quand on fait ça, on est dangereux. Parce que si on focalise sur le détail et pas sur le tout, on est prêt à sacrifier le tout pour un détail. Alors attention, je ne dis pas que le Covid n'a tué personne. Je ne dis pas que le Covid est un détail. Je dis qu'en terme de gestion de la santé publique, on a considéré que les mesures faisaient des dégâts qui n'étaient pas importants. Or, je suis désolé, mais la quantité de dépressions, de passages à l'acte, de troubles alimentaires, de recours aux benzodiazépines chez des populations qui n'en prenaient pas. De recours aux antidépresseurs chez des gens chez qui ça va laisser des séquelles en grandissant. Parce qu'à 17 ans on ne doit pas prendre des antidépresseurs, le cerveau est encore en pleine croissance, ce n'est pas la meilleure idée. Si on ne peut pas faire autrement, on le fait, mais ce n’est pas la meilleure idée. Ça a des conséquences en termes de santé publique à très long terme. Ce sont des gens qui vont être démotivés de travailler, démotivés d'étudier.»
«On a tellement contaminé de la peur»
Marie-Estelle Dupont: «On a tellement contaminé de la peur. Alors que bon, la peur, à part baisser les défenses immunitaires, ça n'a jamais amélioré la santé de personne. Alors que maintenant, on a des gens qui, effectivement, ont peur de vivre normalement, ils ont peur de leurs besoins. Moi j'ai une patiente qui a Parkinson, qui est à l'équerre. Elle avait honte d'avoir besoin d'aller chez le médecin parce qu'elle n'osait pas déranger son médecin qui avait du Covid à gérer. Donc, ça crée des troubles psychiques qui n'existaient pas. Au pays de la liberté, l'égalité et de la fraternité, on a cassé la fraternité et on a creusé les inégalités. Parce que déscolariser des enfants, c'est vraiment creuser des inégalités. Je pense que les gens qui se permettent encore de dire qu'il y a des arguments en faveur du confinement, quand on sait à quel point un confinement ça tue et ça fait des dégâts qui sont parfois irrécupérables. Ce sont des gens qui, clairement, ne sont pas concernés. Confinez-les dix jours dans une pièce, Pascal (Blaise) disait : "Le drame de l'homme, c'est qu'il ne sait pas être seul dans sa chambre". Mettez-les seuls dans leur chambre pendant dix jours, sans interaction, sans travail, sans sport. Ils ne seront pas pour le confinement.»