SANTÉ

Publié le 19 janvier 2022

«Ce n'est pas le rôle des scientifiques» Mathieu Slama recadre Karine Lacombe

Mathieu Slama était l'invité de l'émission «C ce soir» diffusée sur France 5 ce mardi 18 janvier 2022

«Les scientifiques ne sont pas légitimes pour proposer des mesures politiques»

Mathieu Slama: «Moi, je vais le dire très honnêtement, je pense que les médecins et les scientifiques ne sont pas légitimes pour proposer des mesures politiques aussi graves que le passe ou le confinement. Pourquoi ? C'est que ce sont des mesures qui impliquent des enjeux démocratiques, juridiques, sociaux, éthiques, économiques monstrueux et qui dépassent de très loin les questions scientifiques. Et c'est là, je pense, le point central, les scientifiques, pour moi, ne peuvent pas proposer des mesures aussi graves. Vous, votre rôle, c'est de nous dire : " Il faut vacciner tout le monde. " On vous croit, parce que visiblement si on vous écoute, c'est ce qu'il faut faire. Mais en aucun cas vous pouvez dire : il faut mettre des passes, il faut mettre des confinements, des couvres-feu, etc. Et ça, je pense que c'est un élément majeur parce que ça a joué un rôle terrible dans cette crise, la parole scientifique, justement.» Karine Lacombe: «Vous dites qu'on n'est plus en démocratie, alors que quand on a maintenu les élections l'année dernière, il y a un an et quelques, beaucoup de personnes se sont élevées contre le maintien de ces élections parce qu'on était en période d'épidémie.» Mathieu Slama: «Pas moi.»

«C'est un outil effrayant»

Karine Lacombe: «D'ailleurs on a eu raison, parce que rétrospectivement, on a montré qu'en fait ce n'est pas au moment de ces élections qu'il y a eu une augmentation du risque de transmission. Moi, j'étais très pour qu'on laisse ces élections parce que justement, le jeu démocratique devait se jouer et il faut quand même faire confiance au peuple français pour choisir les gens qui les représentent.» Mathieu Slama: «On en est à se réjouir que des élections soient maintenues. Vous voyez bien qu'il y a quand même un problème.» Karine Lacombe: «Je ne me réjouis pas, c'est pas vrai, vous interprétez quelque chose que je n'ai pas du tout dit. J'ai dit très factuellement, les élections se sont maintenues. Je ne me suis pas réjouie.» Mathieu Slama: «Encore heureux.» Karine Lacombe: «Comme si, au contraire, on pouvait s'attendre à ce qu'elles n'aient pas lieu et se réjouir. Non, ça s'est passé.» Karim Rissouli: «Ce passe vaccinal, en quoi est-il porteur de tous les maux que vous dénoncez ?» Mathieu Slama: «Pour moi, c'est un outil effrayant et je pense que c'est peut-être l'une des inventions politiques, juridiques de cette crise qui est la plus inquiétante et qui doit vraiment, tous, nous alerter.»

«C'est une méthode de gouvernement qui consiste à faire du chantage à la liberté»

Mathieu Slama: «D'abord, c'est quelque chose qui s'est normalisé. Il y a quelques mois encore, on disait : c'est très, très provisoire. J'ai entendu récemment une députée de la majorité dire que c'était désormais dans la boîte à outils. Désormais, c'est quelque chose qui fait partie de la boîte à outils dans notre démocratie et que l'on peut ranger et ressortir, etc. Je voudrais juste ajouter un point à ce que vous avez dit, c'est qu'en fait, je pense que le passe est très important parce que ça révèle aussi une nouvelle méthode de gouvernement. Et c'est pour ça que le caractère inédit de cette mesure est fondamental. C'est une méthode de gouvernement, et je vais y aller un peu cash, c'est une méthode de gouvernement qui consiste à faire du chantage à la liberté. Et ça, c'est inédit dans notre histoire récente. C'est-à-dire que c'est une mesure qui consiste à dire : votre liberté on vous la reprend et on ne vous la redonne qu'à la condition que vous vous comportiez de la manière que l'on veut. En l'occurrence, là c'est la vaccination, la vaccination et ses rappels.»

«Un outil qui conditionne la liberté à un comportement»

Mathieu Slama: «Et du coup, c'est une mesure totalement inédite qui consiste à dire en fait, si vous voulez être pleinement citoyen, si vous voulez qu'on vous redonne votre liberté qu'on vous a volée, et bien vous devez vous comporter. Je finis juste là-dessus parce que c'est ça qui me semble être la rupture, peut-être la plus fondamentale dans cette histoire, c'est qu'en fait, on est en train d'inventer quelque chose qui, potentiellement, n'a aucune limite. Parce que la logique même de cette mesure peut s'appliquer à tout. Si un gouvernement à un objectif en termes de sécurité, en termes d'environnement climatique, en termes d'antiterrorisme, etc. Et bien il peut désormais avoir accès à un outil qui conditionne la liberté à un comportement. Et c'est ça pour moi, qui est le plus grave dans cette histoire, c'est-à-dire qu'on a inventé des outils qui sont pour moi terrifiants et on ne sait pas jusqu'où ça pourra aller.»



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