SANTÉ

Publié le 14 mars 2021

Crédit vidéo : CNews

Source : https://cnews.fr/

Le bras droit du Pr Raoult a décidé de ne pas se taire: «Je suis loin du catastrophisme médiatique»

Le professeur Philippe Parola était l'invité de Sonia Mabrouk pour l'émission «Midi News» diffusée sur Cnews ce jeudi 11 mars 2021.

«Le confinement n'a pas d'influence... Ça ne sert à rien !»

Professeur Parola: «Quand vous confinez les gens, il n'y a jamais de confinement total. Vous, vous continuez à travailler, les soignants continuent à travailler, les gens de l'alimentaire continuent à travailler, les forces de sécurité travaillent et vous mettez en cloisonnement des personnes âgées et fragiles qui, à la fin, seront en contact avec ces gens qui continuent à vivre et qui côtoient le virus. Alors, même si vous diminuez un petit moment la transmission, vous ne diminuez pas et vous ne changez pas l'histoire naturelle de ce virus et finalement, vous ne protégez pas les populations cibles qui sont les personnes âgées et les plus jeunes un peu plus fragiles. Par contre, vous atomisez les plus jeunes dans leur vie tout court : c'est-à-dire dans leur vie de famille, dans leur vie professionnelle, sans parler des dégâts collatéraux. Quand on doit prendre des mesures et des mesures politiques, que vous devez prendre à l'échelle nationale ou à l'échelle locale, il faut savoir quelle est la cible, qui doit-on protéger ? Et bien on doit protéger les personnes âgées et on doit protéger les gens à risque. Est-ce que le confinement dans toutes les formes qu'il existe du confinement est une solution? On était dubitatif, mais avec le recul la réponse c'est non. Ça a été montré. La star de l'épidémiologie aux Etats-Unis a regardé dans différents États. Confinés, pas confinés, qu'est-ce qu'il s'est passé? Et à la fin, ça n'a pas d'influence, le confinement n'a pas d'influence. Ma conclusion, notre conclusion c'est que ça ne sert à rien !»

«Je suis loin du catastrophisme médiatique que je regarde une fois par semaine»

Professeur Parola: «Actuellement sur Marseille, l'IHU Méditerranée-Infection qui reçoit la moitié des patients hospitalisée Covid à l 'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, hors réanimation, nous avons une petite dimininution des cas, c'est-à-dire après un petit plateau, moins d'hospitalisations. La réa est un peu décalée, c'est un peu stagnant. Donc globalement si vous me demandez quelle est la température actuellement, je suis loin du catastrophisme médiatique que je regarde une fois par semaine. Parce que je suis bien obligé, une fois par semaine, de regarder la télévision pour savoir ce que mes patients et leurs familles reçoivent comme information. Parce qu'ils la reçoivent comme ça. Donc il y a un petit décalage entre ce que je vis, c'est-à-dire mon métier c'est de soigner, c'est de faire de la recherche, de produire mes données. Je pourrais vous donner l'expérience que nous avons eue. Parce que nous avons soigné en un an 2000 patients hospitalisés en hospitalisation complète, c'est-à-dire des patients sévères et près de 12.000 patients positifs en ambulatoire, dans une situation qui aurait pu s'apparenter à une prise en charge en médecine générale si on avait permis aux médecins généralistes de prendre en charge les malades comme nous l'avons fait nous à Marseille, et je pourrais vous donner également les résultats que nous avons eus, qu'il sera facile de comparer maintenant avec le reste du pays ou avec le monde.»

«On regarde la télé, on se dit " Tiens, c'est la catastrophe ! "»

Sonia Mabrouk: «Vous nous dites le catastrophisme médiatique, c'est le cas ?» Professeur Parola: «C'est ce que ressentent en tout cas les gens. Vous savez, quand on arrive à Marseille ou à Paris, y compris en arrivant au studio, globalement les gens, ce qu'ils ressentent, c'est ce qu'ils voient à la télé, mais aussi ce qu'ils vivent. C'est à dire on regarde la télé, on se dit " Tiens, c'est la catastrophe ! " Et puis finalement, autour de nous on regarde : oui, il y a une épidémie. Oui, il y a eu des décès. Est-ce qu'il y en a eu beaucoup ? Qui est décédé ? En pratique, vous le savez maintenant, les gens fragiles, les gens à risque et les gens qui sont décédés ont plus de 75 ans ou ils sont plus jeunes avec des facteurs de risque. Les patients qui sont décédés dans mon service ont une moyenne d'âge de 83 ans. Et attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas s'occuper des personnes âgées, au contraire, nous nous en occupons et c'est l'âge de mes parents. Donc vous savez, je ne suis pas froid quand je parle de ces questions.»



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