SANTÉ

Publié le 06 décembre 2021

«Ne pas faire de grandes fêtes pour Noël»: le Pr Éric Caumes ce matin sur CNews

Le Professeur Éric Caumes était l'invité de l'émission «La Matinale» diffusée ce lundi 6 décembre 2021.

«On s'achemine vers la recommandation de ne pas faire de grande fête pour Noël»

Laurence Ferrari: «Est-ce qu'il y a un risque réel pour les fêtes de Noël ? Qu'elles soient perturbées et qu'on ait des situations comme des couvre-feux ou des recommandations de ne pas faire de grandes fêtes familiales ?» Pr Éric Caumes: «Je crois malheureusement que l'on s'achemine vers la recommandation de ne pas faire de grande fête pour Noël, j'en ai bien peur au rythme où ça va. Ou alors il faudra s'assurer que tout le monde est vacciné et que tout le monde a le passe sanitaire.» Laurence Ferrari: «En trois semaines, ça paraît infaisable.» Pr Éric Caumes: «Voilà. On a pris trop de retard dans cette troisième dose de vaccin, à moins d'accélérer les choses de manière très spectaculaire.» Laurence Ferrari: «Vous estimez qu'on a donc pris du retard sur cette troisième dose à partir du moment où on l'a annoncée. D'abord, il y a eu une saturation de tous les centres pour prendre des rendez-vous. On aurait dû le faire beaucoup plus tôt, en septembre, l'appel à cette troisième dose ?» Pr Éric Caumes: «Oui, c'est ce que je pensais dès septembre.» Laurence Ferrari: «Vous l'avez dit ici- même.» Pr Éric Caumes: «Oui, je l'avais dit, mais bon, on a attendu les modélisations mathématiques pour prendre des décisions.» Laurence Ferrari: «De Pasteur, notamment.»

«Il fallait la faire»

Pr Éric Caumes: «De Pasteur, oui, mais bon, à partir du moment où les Israéliens nous montraient que la protection vaccinale diminuait au bout de six mois et qu'ils faisaient eux-mêmes la troisième dose, il fallait la faire. Les Israéliens sont des gens très sérieux sur le plan de la santé.» Laurence Ferrari: «Donc manque d'anticipation de la part des autorités pour lancer l'appel à cette troisième et manque d'anticipation sur les vaccinodromes qui ont fermé il y a quelques semaines et que l'on ouvre en catastrophe.» Pr Éric Caumes: «Oui, je suis d'accord, je fais la même constatation. On les a fermés il y a quelques semaines et puis on les rouvre en catastrophe maintenant et ça met du temps à repartir alors qu'il y a, je pense, urgence pour cette troisième dose depuis plusieurs semaines déjà.»

«Il est certainement partout»

Laurence Ferrari: «Qu'est-ce qui nous menace aujourd'hui ? Omicron ou Delta ? Quel est notre ennemi ?» Pr Éric Caumes: «Je crois qu'il ne faut pas se tromper d'ennemi. Surtout pas Omicron, vous en avez trop parlé. Je ne parle pas de vous, je parle des médias en général. Vous en avez trop parlé, parce que là le problème, c'est pas du tout Omicron, le problème c'est Delta et c'est cette cinquième vague qui est exclusivement du Delta à plus de 99,5%. Le Omicron, écoutez, on verra bien dans quelques semaines quand il s'installera de manière plus durable.» Laurence Ferrari: «Votre confrère Bruno Lina dit qu'il est déjà partout, Omicron, et que ça ne sert à rien de tenter d'endiguer son évolution.» Pr Éric Caumes: «Oui, oui, je partage son point de vue. Il est certainement partout, et puis après, s'il est plus transmissible on va se dire qu'il sera probablement moins pathogène et qui permettra d'acquérir une immunité plus rapidement.» Laurence Ferrari: «Est-ce qu'il supplantera Delta ? Et à quelle échéance ?» Pr Éric Caumes: «Je crois que pour l'instant, c'est trop tôt pour le dire. Mais quand on voit ce qui se passe en Afrique du Sud, dans l'État de Gauteng où il a émergé, effectivement c'est une possibilité.»



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