SANTÉ

Publié le 07 décembre 2021

Pujadas médusé après les propos de Martin Blachier: «Pourquoi personne ne le dit ?»

Martin Blachier était l'invité de l'émission «24H Pujadas» diffusée sur LCI ce lundi 6 décembre 2021.

«On voit que ça n'augmente plus depuis cinq jours»

Martin Blachier: «Dans toutes les modélisations, que ce soit les nôtres ou celles de l'Institut Pasteur, on prévoyait d'ailleurs un pic autour du 15 décembre. C'est pour ça que je n'ai pas compris cette polémique sur le " il faut sauver Noël ". Parce que comment on peut dire qu'il faut sauver Noël, alors que Noël sera sur une phase descendante de l'épidémie ? Donc, je ne sais pas exactement quelle séquence de communication s'est initiée ces derniers jours, mais effectivement, le pic on l'a toujours attendu mi-décembre et Noël sera déjà dans une phase de descente de l'épidémie. Je ne vois pas trop le sujet sur ce " il faut sauver Noël ".» David Pujadas: «Attendez ! Pic mi-décembre ou pic aujourd'hui ? Parce que là, on voit que ça n'augmente plus depuis cinq jours, ça ne bouge plus. Et en général, c'est rare qu'il y ai un plateau et que ça redémarre.» Martin Blachier: «Alors ça, tout à fait. Parce que ce sont des exponentielles. Normalement ça s'accélère de plus en plus fort. Donc, si il y a un plateau, c'est vraiment que quelque chose se passe. Sans doute que le pic a eu lieu un peu avant ce que l'on imaginait. Et dans les autres pays, ça s'est fait encore avant et c'est quelque chose de tout à fait logique. C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, quand vous avez suffisamment de gens qui ont été infectés par le virus, cette immunité grossissant inverse le " R " et vous passez dans une phase descendante.»

«Pourquoi personne ne le dit ?»

David Pujadas: «Évolution naturelle de l'épidémie ?» Martin Blachier: «Oui, tout à fait. Parce que nous, nous avons regardé l'évolution du taux de positivité dans les différentes classes d'âge et on a comparé la classe d'âge qui avait fait intensément la troisième dose, qui était les 70-79 ans à la classe d'âge qui avait entre 20 et 30 ans qui était très très peu concernée par la troisième dose. Et on a mis les courbes de taux de positivité et elles sont strictement confondues. Donc, je ne pense pas du tout que ce soit cette troisième dose qui fait qu'on ait un pic aujourd'hui. Je vous avais dit qu'il y a un décalage et que ce sera trop tard. Effectivement, je pense que c'est cette immunité naturelle qui nous a amenés à un pic et qui fait que maintenant, on va être dans une phase descendante.» David Pujadas: «Alors moi, j'ai une question simple à vous poser : pourquoi personne ne le dit ? Moi même, quand j'ai annoncé autour de moi qu'on allait faire ce constat qui est très simple et qui, encore une fois, regarder les faits mais le plus dur, c'est souvent de regarder la réalité, on m'a dit : " Ah bon, mais tu es sûr ? Mais non ! Mais enfin ! Comment ? Mais non, ça va être de plus en plus grave ! " Pourquoi personne ne le dit ?»

«Il y a une petite tentation de faire les sauveurs de Noël»

Martin Blachier: «Parce que je pense qu'il y a une extrême prudence. Et puis, parce que ce n'est pas en ligne avec ce qui avait été dit. On a entendu il y a quelques jours Olivier Véran dire qu'il y aurait peut-être un pic à la fin janvier. Donc, quand j'ai entendu ça je me suis dit : comment il peut penser que ça va augmenter comme ça en exponentielle jusqu'à la fin janvier, on va tous être infecté trois fois par le virus si on suit ces courbes là ? Donc, je ne sais pas pourquoi le discours s'est décalé comme ça. Je pense qu'il y a une petite tentation de faire les sauveurs de Noël. Pour être tout à fait honnête. Je pense qu'il y a une espèce de schéma qui s'est mis en place en disant : " Attention, Noël est en danger. Mais grâce à toutes les superbes mesures que l'on va prendre, vous allez voir, on va vous restaurer Noël. " Manque de chance, j'ai envie de dire, dans cette stratégie là, le pic arrive beaucoup plus tôt que prévu. Donc, ils vont devoir changer un petit peu leur communication. Je ne pense pas que le gouvernement va pouvoir capitaliser politiquement sur le fait d'être les sauveurs de Noël, comme on voit dans tous les films de fin d'année où on a toujours Noël qui est en danger, et puis il y a un sauveur de Noël qui arrive, qui nous permet de fêter les fêtes comme il se doit.»



À découvrir aussi...

Partager cette page