SANTÉ

Publié le 05 juillet 2021

Un médecin se lâche sur l'obligation: «Je pense qu'il faut sortir la boîte à claques»

Jean-Paul Hamon était l'invité de l'émission «La Matinale Week-End» diffusée sur CNews ce dimanche 4 juillet 2021.

«Un coiffeur qui, lui, ne voulait pas se faire vacciner»

Thomas Lequertier: «Vaccination obligatoire, est-ce que l'on va forcément y arriver d'une manière ou d'une autre ?» Dr Jean-Paul Hamon: «Bon, la vaccination obligatoire pour les soignants, ça me paraît être une évidence. C'est totalement anormal que des gens puissent choper la Covid en allant se faire soigner pour autre chose dans un établissement ou chez un médecin. Vous savez nous déjà, on a la vaccination obligatoire contre l'hépatite B. Il n'y avait pas plus de scléroses en plaques chez les chez les médecins et les soignants que dans le reste de la population. Pour nous, la vaccination obligatoire paraît évidente pour les soignants, mais pas que. Vous savez, hier, j'ai eu une longue discussion avec un coiffeur qui, lui, ne voulait pas se faire vacciner. Or, ce sont des gens qui reçoivent de la population, qui restent longtemps au contact de la population et quand vous coiffez quelqu'un, la personnes généralement, ne peut pas mettre son masque, il y a donc un risque de contamination incontestable.»

«Il faut fortement inciter les gens à se faire vacciner. Point»

Dr Jean-Paul Hamon: «Il y a des professions, comme ça, pour lesquelles ça doit être fortement recommandé. Et les Français ne sont certainement pas disposés à se reconfiner. Les gamins ne sont certainement pas prêts à repasser une année avec de l'enseignement à distance et l'économie ne tiendra pas le choc. Vraiment là, il faut impérativement se faire vacciner. Je vois actuellement dans le centre de vaccination, à Clamart, là où je vais régulièrement, on fait essentiellement des deuxièmes doses, il y a très peu de premières doses. Et les gens vous donnent de mauvaises raisons pour ne pas se faire vacciner en disant : " Vous savez, la première dose c'est rien, mais la deuxième dose, on dit que c'est terrible. Donc je ne veux pas avoir des courbatures, de la fièvre pendant les vacances, etc " . Il faut impérativement se faire vacciner, avoir les deux doses, il n'y a pas de discussion. Il faut donc les inciter fortement et comme vous disiez, il faudra être vacciné pour aller aux spectacles, pour aller au supermarché. Il faut fortement inciter les gens à se faire vacciner. Point.»

«Il va falloir aussi un p'tit peu cogner sur les irresponsables qui ne veulent pas se faire vacciner»

Thomas Lequertier: «J'entends bien, mais j'ai une nouvelle fois un problème de discours et de cohérence. Lorsque vous me dites tout ça, ça revient finalement à imposer la vaccination aux Français, mais sans leur dire officiellement et, en tout cas, sans avoir le courage de le dire. On en est là aujourd'hui, dites-moi si je me trompe ?» Dr Jean-Paul Hamon: «Écoutez, le courage il va en falloir, mais incontestablement, il va falloir aussi un p'tit peu cogner sur les irresponsables qui ne veulent pas se faire vacciner. Parce qu'actuellement, si on a la chance de ne pas avoir une nouvelle flambée alors que le Variant Delta est en train de se développer, c'est parce qu'il y a la moitié de la population française qui a reçu sa première dose. Et ça, il n'y a pas 50 explications, certes, c'est l'été et on vit plus dehors, on a moins de risques de se contaminer. Mais incontestablement, si ça ne redémarre pas en ce moment, c'est parce que la moitié de la population française est vaccinée. Il faut vacciner le reste si on ne veut pas revivre le cauchemar qu'on a vécu cette année avec un variant qui se développe, qui s'adapte et qui a le temps de se développer si 80% de la population française n'est pas vaccinée. Donc maintenant, je pense qu'il faut sortir la boîte à claques, avoir le courage de dire aux 47 millions d'électeurs : " Vaccinez-vous ".»



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