« Ce ne sont pas les éditorialistes de BFM qui souffrent » Ce député remet le plateau de BFM à sa place sur l'inflation
François Ruffin était l'invité de l'émission « Le Live Toussaint » diffusée sur BFM ce mardi 28 juin 2022.
« Qui est-ce qui, dans ces cas-là, souffre ? Ce ne sont pas vos éditorialistes qui sont en plateau »
François Ruffin : « Pendant que les Français payent leur essence à plus de 2 €, monsieur Pouyanné, le PDG de Total, s'augmente de 52 %. » Christophe Jakubyszyn : « Monsieur Pouyanné a été augmenté par ses actionnaires. C'est parce que les actionnaires de Total sont très contents que des gens comme François Ruffin appellent les gouvernements à subventionner les hydrocarbures. Plus on subventionne les hydrocarbures, plus on consomme de pétrole, et plus Total fait des bénéfices, et plus Patrick Pouyanné a un gros salaire. » Bruce Toussaint : « Alors François Ruffin, je vous laisse répondre. » François Ruffin : « Je ne suis absolument pas d'accord pour que l'exclusion des gens, des déplacements, se fasse par la hausse des prix. Parce que, qui est-ce qui, dans ces cas-là, souffre ? Ce ne sont pas vos éditorialistes qui sont en plateau, ce n'est pas vous, ce n'est pas moi. Parce que le plein à 100 €, vous tous autour de la table et moi-même, on peut se le payer. Par contre, l'agent d'entretien qui va aller faire 4 heures de ménage le matin à un endroit, qui va aller faire 3 heures de ménage le soir à un autre endroit, il n'aura pas les moyens de se le payer.
« Les 18 millions de personnes qui font le travail pour faire tourner le pays, plus que les éditorialistes de BFM ou que moi-même ici »
François Ruffin : « Donc, s'il n'y a pas de régulation du prix de l'énergie, c'est eux qui sont pénalisés. Ce sont les caristes, ce sont tous les travailleurs de la deuxième ligne qu'on a portés aux nues pendant le confinement. Ce sont eux qui font tourner le pays et ce sont eux qui peinent à vivre de leur salaire. Et ce sont eux qui, aujourd'hui, vont se voir encore amputer d'une part de leur revenu par cette hausse de prix de l'énergie. Eh bien, je dis que c'est à eux, d'abord, en priorité, qu'on doit empêcher que ça vienne grever leurs revenus. Je refuse que ce soient les 4,6 millions de travailleurs de la seconde ligne en priorité qui payent le prix de cela. Les 18 millions de personnes qui font le travail pour faire tourner le pays, plus que les éditorialistes de BFM ou que moi-même ici. Et pourtant, ce sont eux qui vont le plus en souffrir. On a un pouvoir politique qui laisse faire le pouvoir économique. Plutôt que de le réguler, il laisse faire le pouvoir économique. Je dis toujours : ce sont des fauves face aux citoyens, on l'a vu pendant le covid, mais ce sont des carpettes face aux multinationales. »