« Il y a un problème de mensonges » Quand Coluche ridiculisait la presse sur un plateau télé

Coluche intervenait lors de l'émission « Antenne 2 Midi » diffusée le lundi 3 mars 1980 sur Antenne 2.

« Il n'y a pas de problème d'objectivité, il y a un problème de mensonges »

Coluche : « Ils sont obligés de mentir. On parle toujours de l'objectivité à la télévision ou dans la presse. Il n'y a pas de problème d'objectivité, il y a un problème de mensonges. Regardez, vous avez ici, si on pouvait approcher une caméra... » Patrick Lecocq : « La une, alors. » Coluche : « La une, par exemple. Vous avez ici " le bigarreau et l'horreur ", comme dirait mon camarade Magdane ici présent. Vous voyez, la couverture n'est pas du tout la même. Vous voyez, la couverture n'est pas du tout la même. Mais par contre, dès que vous ouvrez le journal, allez-y, ouvrez le journal, vous avez le même après, vous voyez. Vous voyez, cette page-là et cette page-là, c'est la même, vous voyez.

« J'ai l'impression quand même qu'on est un peu cernés »

Coluche : « Et si vous continuez, c'est pareil, voilà. Vous voyez, moi je ne l'invente pas, je ne les invente pas, moi, les trucs, vous voyez. C'est écrit dessus, là, on a deux journaux rigoureusement identiques. Est-ce qu'on voit ça, hein ? Regardez, vous voyez ? Les gens qui achètent L'Aurore n'achètent pas forcément Le Figaro, mais c'est les deux mêmes. Alors je ne voudrais pas dire que je revendique le droit de râler contre tout ça, mais j'ai l'impression quand même qu'on est un peu cernés. Qu'est-ce que vous en dites ? On n'est pas cernés ? Franchement, c'est énorme, non ? » Quand il montre en direct ces deux journaux identiques, Coluche prend un très gros risque. Il se met à dos, en effet, Robert Hersant, le patron de ces deux journaux. L'homme qui, à l'époque, contrôle la majorité de la presse de province en France.