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Publié le 09 septembre 2024

Cyril Hanouna épinglé pour avoir invité une témoin liée au groupe Canal+


INFORMATION

Mylène Charles, une simple téléspectatrice ou une figure médiatique liée à Canal+ ?

Le samedi 7 septembre 2024, lors de la première émission de "Face à Hanouna", Cyril Hanouna a présenté Mylène Charles comme une "téléspectatrice de C8 en colère". Ce programme, diffusé le week-end sur C8, s'inscrit dans la lignée de "Touche pas à mon poste !" en offrant une plateforme aux citoyens pour exprimer leurs points de vue. Dans ce contexte, Mylène Charles, mécontente de la suspension de la licence TNT de la chaîne par l’Arcom, a exprimé son intention de porter plainte contre l'autorité de régulation de l'audiovisuel.

Cependant, si Mylène Charles a été introduite comme une simple téléspectatrice, son lien avec le groupe Canal+ révèle une situation plus complexe. En effet, cette "citoyenne" semble bien plus impliquée dans l'univers médiatique que ne l'a laissé entendre Hanouna lors de l'émission.

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Des liens non révélés avec le groupe Canal+

Les réseaux sociaux de Mylène Charles dévoilent des informations qui contredisent l'image d'une simple téléspectatrice en colère. Sur son compte Facebook, elle a partagé plusieurs photos la montrant sur le plateau de CNews, l’une des chaînes du groupe Canal+, en compagnie de l’animateur Pascal Praud. Sous ces images, elle évoque une "belle ambiance pour une superbe journée de boulot", ce qui suggère une implication professionnelle avec la chaîne.

De plus, Mylène Charles a également été aperçue maquillant Fabien Lecoeuvre, l’animateur de l’émission "Tubes de l’été", diffusée également sur CNews. Ces faits remettent en cause la neutralité de son témoignage en tant que "simple spectatrice". En effet, ces relations non divulguées avec des personnalités du groupe Canal+ soulèvent des questions d’éthique et de transparence dans la manière dont Cyril Hanouna a introduit et utilisé le témoignage de Mylène Charles dans son émission.

Une colère populaire mise en avant, mais biaisée ?

Lors de son passage dans l’émission, Mylène Charles a exprimé avec véhémence son désaccord avec la décision de l'Arcom de suspendre la fréquence TNT de C8. Elle s'est érigée en défenseure du "peuple" contre une autorité régulatrice perçue comme oppressive, arguant qu'elle ne supportait pas que l'on lui impose ce qu'elle peut regarder ou non. Cette posture a été rapidement saluée par Juliette Briens, directrice de la communication du magazine "L'incorrect", un média politiquement marqué à l'extrême droite. Briens a applaudi cette expression de "colère venant du peuple".

Toutefois, les révélations sur les liens de Mylène Charles avec le groupe Canal+ viennent tempérer cette présentation d'une "téléspectatrice en colère". Peut-on encore parler de citoyenne lambda lorsqu'une personne a des interactions professionnelles avec les acteurs mêmes de l'industrie médiatique qu'elle prétend défendre ? L’absence de mention de ces connexions professionnelles par Cyril Hanouna pourrait constituer un biais délibéré, questionnant l'authenticité de cette intervention.

Un débat politique élargi : La France insoumise dans le viseur

L’intervention de Mylène Charles a rapidement dérivé vers des sujets politiques plus vastes. Le plateau de "Face à Hanouna" s'est transformé en arène de critiques contre l’Arcom, mais aussi contre La France insoumise (LFI), parti politique souvent en opposition avec les prises de position de l'animateur. Cyril Hanouna et ses chroniqueurs ont dénoncé un supposé "deux poids deux mesures" dans le traitement des émissions de C8 par l'Arcom, une accusation souvent évoquée dans leurs discussions.

Plus encore, ils ont directement attaqué les élus de La France insoumise, et en particulier Louis Boyard, député du Val-de-Marne, qu’ils accusent d’un mauvais comportement à l’Assemblée nationale. Hanouna a résumé la situation en déclarant qu’il y avait "plus un problème LFI que 'TPMP' en France", détournant ainsi l’attention des critiques adressées à sa propre émission pour viser un adversaire politique.

Des précédents qui interrogent : le cas Gary Jarny

Ce n’est pas la première fois que des interventions dans les émissions de Cyril Hanouna sont entachées par des conflits d'intérêts non divulgués. Fin août 2024, le journal Libération avait révélé que Gary Jarny, qui avait pris la défense de l’animateur dans une autre émission, "On marche sur la tête" sur Europe 1, avait travaillé directement avec Cyril Hanouna. En effet, Jarny avait été chroniqueur pour l’éphémère émission "Ouvert à tous", diffusée en mai et juin 2022 et produite par H2O Productions, la société de production de Cyril Hanouna.

Malgré ces faits, Gary Jarny avait nié toute relation personnelle avec l'animateur, affirmant ne l’avoir "jamais rencontré". Ce précédent montre que les interventions de soutien à Hanouna, présentées comme spontanées et indépendantes, sont souvent entachées de liens professionnels ou personnels non divulgués. Cela nourrit un climat de suspicion quant à l'intégrité des débats et des témoignages présentés dans les émissions de Hanouna.

Une remise en question de l'objectivité et de l'éthique journalistique

Les révélations autour de Mylène Charles et de Gary Jarny mettent en lumière un problème récurrent dans les émissions de Cyril Hanouna : l’entrelacement des relations professionnelles et personnelles avec les invités. En dissimulant ces liens, l'émission contribue à créer une fausse impression de spontanéité et d'indépendance dans les prises de parole. Ces pratiques soulèvent des interrogations sur l'objectivité des émissions et la manière dont elles manipulent l’opinion publique.

En fin de compte, les interventions de "citoyens en colère" comme Mylène Charles, lorsqu’elles sont biaisées par des intérêts professionnels non révélés, perdent en crédibilité. Le manque de transparence nuit à la qualité des débats et à l'éthique journalistique des émissions de Cyril Hanouna, remettant en question la légitimité des soutiens qu'il reçoit en plateau. Ce climat d’opacité pourrait à terme affaiblir la confiance du public envers ces programmes.

Par Tony Houdeville


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