« Dans les mains des plus riches » Un professeur d'économie corrige Pascal Praud

Un Débat Clivé sur la Crise Economique

Le 3 novembre 2021, Raphaël Pradeau, professeur de sciences économiques, était l'invité de l'émission "RTL Midi" où il a souligné les disparités évidentes engendrées par la crise. L’échange a révélé des opinions fortement divergentes sur des questions telles que la distribution de la richesse et la fiscalité.

D'emblée, Raphaël Pradeau a mis en lumière la hausse vertigineuse des fortunes des milliardaires durant la crise, contrastant avec la détresse économique de nombreuses personnes. Cependant, la réaction de Pascal Praud a été de souligner que ce sont les entreprises qui prospèrent, non les individus. Praud semble minimiser la concentration des richesses, insistant sur le fait que les actionnaires ne sont pas les seuls à bénéficier de la prospérité des entreprises. Entreprise et Richesse: La Distinction de Praud

Pascal Praud: L'Entreprise en Défenseur

Pascal Praud, dans sa réponse, cherche à dissocier la fortune des entreprises de celle des milliardaires. Selon lui, les actions des entreprises profitent non seulement aux propriétaires mais également aux employés. Il établit ainsi un lien direct entre l'enrichissement de certaines entreprises et le bien-être général. Mais cette vue est-elle complète ?

En répliquant, Raphaël Pradeau rappelle que les actions sont détenues de manière très inégalitaire, soulignant l'augmentation des inégalités depuis les années 80, et la réduction des impôts payés par les plus riches. Ce point de vue, soutenu par des statistiques de l'INSEE, met en évidence une réalité que Praud semble négliger: la richesse ne se répartit pas équitablement.

Pascal Praud et l'Impôt sur le Revenu

Praud choisit de mettre en avant le fait que 50 % des Français ne paient pas d'impôt sur le revenu. Cette affirmation, bien que techniquement exacte, peut être trompeuse car elle ignore l'impact des autres formes d'impôt.

Raphaël Pradeau élargit la discussion à l'ensemble du système fiscal, y compris la TVA, un impôt qui touche proportionnellement plus les pauvres que les riches. Cette perspective plus globale soulève des questions cruciales sur la justice fiscale, en contraste avec l'approche plus limitée de Praud.

Le #GangDesProfiteurs : Bettencourt, Drahi, Pinault, Arnault s'enrichissent de façon indécente malgré la crise.

Au total les 43 milliardaires français ont vu leur fortune augmenter de 175 milliards d’euros entre mars et décembre 2020 !

Faisons payer les #ProfiteursDeLaCrise ! pic.twitter.com/bkwtFN4Stq

— Attac France (@attac_fr) April 2, 2021

Un Dialogue de Sourds ?

L'échange entre Pascal Praud et Raphaël Pradeau a été riche en divergences et en passion, reflétant les clivages idéologiques de la société française. Praud, représentant une vision économique plus libérale, semble avoir cherché à minimiser les inégalités, mettant en avant la réussite des entreprises et une vision réduite de l'impôt. En revanche, Pradeau a souligné avec vigueur les inégalités croissantes et la nécessité d'une approche plus juste de la fiscalité.

Ce débat soulève des questions essentielles sur la représentation de la richesse et la justice économique, des questions qui méritent une réflexion approfondie sans être noyées dans des arguments polarisés. Il est impératif d'adopter une vue équilibrée et complète pour forger une société plus équitable et cohésive.