« Le capitalisme et son aliénation » Quand le Général De Gaulle fustigeait le capitalisme

La critique de Gaulle envers le capitalisme

Le 7 juin 1968, Charles de Gaulle, alors Président de la République Française, accordait une interview à Michel Droit sur l'ORTF, dans laquelle il dénonçait les limites du capitalisme et proposait la participation comme alternative. Dans cet article, nous nous intéresserons à cette vision de l'économie et de la société portée par le général de Gaulle.

Selon le capitalisme, le profit généré par les entreprises permet de créer toujours plus de richesse, qui se répartit ensuite grâce au libre marché, élevant ainsi le niveau de vie de l'ensemble de la population. Cependant, Charles de Gaulle souligne que cette richesse est concentrée entre les mains des détenteurs du capital, ce qui entraîne une aliénation des travailleurs qui contribuent à l'activité économique sans en tirer de réels bénéfices. De ce fait, le capitalisme n'offre pas, d'après lui, une solution satisfaisante pour l'épanouissement humain.

La participation : Vision et mécanisme

L'alternative proposée par le général de Gaulle est la participation, qui consiste à associer tous les acteurs d'une entreprise (capitalistes, dirigeants, techniciens et travailleurs) au partage des bénéfices et à la prise de décisions. Il s'agit de créer une véritable société où chacun a un intérêt direct dans la réussite et le bon fonctionnement de l'entreprise. Pour y parvenir, la loi doit attribuer à chaque membre une part proportionnelle de ce que l'entreprise gagne et investit grâce à ses gains.

La participation implique également que tous les membres soient suffisamment informés sur la marche de l'entreprise et puissent exprimer leurs intérêts, points de vue et propositions par l'intermédiaire de représentants élus librement. Ainsi, tous les acteurs sont impliqués dans la réussite de l'entreprise, et le système économique devient plus équitable et humain.

La mise en œuvre de la participation et sa pertinence aujourd'hui

Elle met en avant l'idée d'une économie au service de l'homme et non l'inverse, où le bien-être et l'épanouissement de tous sont des objectifs centraux. La participation a été l'une des idées phares du gaullisme et a été mise en œuvre à travers plusieurs réformes législatives durant la présidence de Charles de Gaulle. Cependant, ces réformes n'ont pas été suffisamment développées pour instaurer un véritable système de participation à grande échelle.

Il est intéressant de noter que cette vision de la participation rejoint, à bien des égards, certaines aspirations actuelles pour une économie plus éthique et responsable. En effet, face aux inégalités croissantes et aux défis environnementaux, de plus en plus d'entreprises et d'acteurs économiques cherchent à repenser leur fonctionnement pour être plus respectueux des enjeux sociaux et environnementaux.