ÉCONOMIE

Publié le 22 août 2023

En 2024, le malus écologique frappera encore plus fort les automobilistes

Le gouvernement vise les voitures polluantes

La politique environnementale française prend un tournant en 2024, s'axant davantage vers le principe "pollueur-payeur". Cette stratégie n'est pas seulement dictée par des considérations écologiques, mais répond également à des besoins financiers.

Suite à une remontée constante des ventes de voitures neuves, le gouvernement décide d'accentuer la pression fiscale sur les automobilistes privilégiant les modèles 100% thermiques. Ces derniers seront touchés par une baisse significative des seuils de déclenchement des malus relatifs aux émissions de CO2 et au poids du véhicule. D'après le journal "Les Echos", le seuil concernant les émissions passera de 123g à 118g de CO2 par kilomètre. Ceci aura pour effet de réduire considérablement le nombre de modèles de voitures thermiques exemptés de malus. Quant au malus basé sur le poids, le passage de 1,8 tonne à 1,6 tonne exemptera certains véhicules comme le Peugeot 5008 ou le Nouvel Espace de Renault.

Vers une fin des plafonds pour les véhicules de luxe

Bruno Le Maire avait prévenu dès mai que le plafonnement du malus serait bientôt chose du passé. Si, cette année, le plafond avait déjà grimpé de 40.000 à 50.000 euros, 2024 verra l'abolition totale de cette limite. Cette mesure cible principalement les voitures haut de gamme, très polluantes, dont le malus pourrait s'approcher des 100.000 euros. Toutefois, se pose une question cruciale : ces frais dissuaderont-ils réellement les amateurs de voitures luxueuses? Certains opteront peut-être pour des versions électriques, tandis que d'autres pourraient explorer des moyens d'éviter cette taxe en achetant ou louant leurs véhicules dans des pays où le malus est faible voire inexistant.

Les entreprises, fidèles au diesel, se verront confrontées à une taxation plus stricte. Malgré la popularité grandissante des véhicules électriques, les entreprises continuent de privilégier les moteurs traditionnels pour leurs flottes. Le gouvernement compte donc utiliser un double mécanisme fiscal pour encourager les entreprises à adopter des véhicules moins polluants, basé sur les émissions de CO2 et l'ancienneté des véhicules.

Un objectif double : écologie et finances

Si l'intention première de ces mesures est clairement écologique, elle a également un impact fiscal considérable. En renforçant la stratégie du "pollueur-payeur", l'État pourrait engranger près d'un demi-milliard d'euros supplémentaires. Paradoxalement, alors que le gouvernement durcit sa position sur les véhicules polluants, il continue de soutenir financièrement l'achat de véhicules électriques, y compris les SUV. Cependant, dans une démarche de protection économique, l'État exclura des aides les voitures électriques "made in China".



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