ÉCONOMIE

Publié le 25 août 2023

La dette, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes ?

La dette publique et le mythe des dépenses excessives

L'économiste Thomas Porcher était l'invité de l'émission "Quoi qu'il en coûte", animée par le journaliste Haussman Vwanderday, diffusée le jeudi 9 février 2023 sur QG Média. Au cœur de la discussion : les économies réalisées sur l'hôpital avant l'arrivée du Covid. Porcher rappelle, avec vigueur, que juste avant la pandémie, des coupes budgétaires d'un milliard d'euros ont été opérées sur le budget des hôpitaux. Une décision sans précédent qui a été justifiée, à l'époque, par la nécessité de réduire la dette publique.

Selon Thomas Porcher, l'argument de la dette a été utilisé comme prétexte pour opérer ces coupes budgétaires, alors même que la situation de la dette française était loin d'être alarmante. Il rappelle qu'en 2018, la dette française augmentait moins rapidement que celle d'autres grandes puissances économiques, telles que les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Japon. Malgré cela, les politiques d'austérité ont été mises en place, au détriment de services publics essentiels comme l'hôpital.

Une fausse corrélation entre dépenses sociales et dette

L'argument souvent avancé est que la France dépense trop, notamment en matière sociale, et que cela serait la cause de l'endettement public. En réponse à cette idée reçue, l'économiste démonte ce mythe. Il note que des pays comme les États-Unis, qui n'ont pas un modèle social aussi généreux que le nôtre, ont une dette bien supérieure. Il en va de même pour l'Espagne, l'Italie et le Japon. Il conclut donc qu'il n'y a pas de lien direct entre dépenses publiques généreuses et endettement élevé.

Face aux préjugés persistants sur la dette, Porcher relate une anecdote d'une conférence qu'il a donnée à des retraités. L'un d'entre eux, un ancien employé de l'entreprise "Total", avait du mal à accepter l'idée que la dette publique n'était pas nécessairement problématique, malgré les arguments solides présentés par l'économiste. Cet exemple illustre à quel point le discours dominant sur la dette a conditionné la perception des citoyens, les amenant à croire, à tort, que la dette est nécessairement synonyme de mauvaise gestion.

Reconsidérer notre approche de la dette

En conclusion, Thomas Porcher plaide pour une nouvelle approche de la dette publique. Si elle doit être surveillée, elle ne doit pas non plus servir de prétexte pour réaliser des coupes drastiques dans les services publics essentiels. Le débat doit être recentré sur la question de la valeur ajoutée des dépenses publiques, plutôt que sur la réduction à tout prix de la dette. Il est temps de repenser notre relation à la dette et de la considérer comme un outil au service du bien-être des citoyens, plutôt que comme une épée de Damoclès perpétuellement suspendue au-dessus de nos têtes.



À découvrir aussi...

Partager cette page