ÉCONOMIE

Publié le 21 août 2023

Le gouvernement envisage de taxer davantage l'alcool au profit de la Sécurité sociale en 2024

L'avenir des taxes sur l'alcool en 2024 : Un débat au cœur des préoccupations

Face à la perspective d'une augmentation des taxes sur l'alcool en 2024, la France est plongée dans un débat crucial. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé une possible hausse de 0,3 centime sur le prix d'une bouteille de vin et une augmentation de 1 à 2 euros pour les alcools forts. Cette proposition suscite des inquiétudes, notamment parmi les viticulteurs.

Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, tout en reconnaissant l'inquiétude des producteurs, a souligné que ce projet est toujours en discussion avec le ministère de la Santé. Selon les informations relayées par Les Echos, le gouvernement envisage d’indexer les droits d’accises sur les boissons alcoolisées en fonction de l’inflation de l’année précédente. Cette méthode s'inspirerait des mesures prises pour la taxation du tabac en 2023.

Un enjeu économique majeur

L'intérêt économique d'une telle augmentation pour l’Etat est indéniable. Elle pourrait générer des centaines de millions d'euros supplémentaires pour les caisses publiques. Sur une moyenne de 4,5 à 5 milliards d'euros de recettes annuelles issues de la taxation des boissons, la majorité provient des accises sur les alcools.

Le Bordelais, une région sous tension

Le Bordelais, étant le premier vignoble AOC français, subit de plein fouet une crise de surproduction et un problème grave de mildiou. Cette région, déjà en difficulté, est directement menacée par cette possible augmentation des taxes. Devant cette situation, Cazenave a voulu transmettre un message d'empathie envers les viticulteurs, particulièrement ceux de la Gironde.

Avant sa nomination au gouvernement, Cazenave, avec d'autres parlementaires, avait exprimé son opposition à une hausse excessive des taxes. Malgré sa nouvelle fonction, il reste fidèle à cette position. Pour lui, il est crucial de soutenir un secteur déjà en crise.

Des voix discordantes

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, insiste également sur la nécessité de prendre en compte les défis du secteur. De nombreux élus, comme Henri Cabanel et Sébastien Pla, ont alerté sur les effets d'une taxation accrue, soulignant l'importance économique et sociale de la viticulture en France.

En 2023, les taux de taxation des alcools avaient déjà augmenté de 1,6% en suivant l'inflation. Cette méthode, bien que régulière, n’a pas manqué d'affecter le secteur.

L'alcool : un défi de santé publique

Les associations de lutte contre les addictions interpellent régulièrement sur les risques de l'alcool. Selon une étude de l'OFDT de 2023, le coût de l'alcool pour l'État, en termes de santé publique, dépasse largement les recettes fiscales. Les chiffres sont éloquents : les recettes de taxation de l'alcool s'élèvent à 4 milliards d'euros, alors que le coût des traitements liés aux maladies dues à cette substance atteint 7,8 milliards d'euros.

L'avenir des taxes sur l'alcool est un sujet complexe, touchant à la fois à des enjeux économiques, sociaux et de santé publique. Il appartient désormais au gouvernement de trancher, en gardant à l'esprit le délicat équilibre entre la nécessité de financer les services publics et la préservation d'un secteur agricole essentiel pour de nombreuses régions françaises.



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