ÉCONOMIE

Publié le 01 juin 2022

Quand les français trinquent, les banques se régalent ? TF1 évoque les frais de rejet de paiement

Matthieu Robin, Chargé de mission chez UFC-Que Choisir, intervenait lors du journal de 20h de TF1 ce lundi 30 mai 2022.

« Boucler les fins de mois devient très compliqué, voire impossible »

Gilles Bouleau : « On appelle ça en termes administratifs et juridiques des " incidents de paiement ". En clair, le fait de ne pas pouvoir rembourser un prêt. Selon la Banque de France, ces incidents ont augmenté de 10 % en un an. Cela concerne les crédits immobiliers, mais aussi les crédits à la consommation. La hausse des prix va sans doute renforcer cette tendance. À Strasbourg et à Paris, Charles Diwo, Philippe Vogel et Jean-Philippe Héquette. » Faire son plein de courses, payer l'ensemble de ses factures, s'acquitter du loyer ou rembourser son prêt immobilier et peut-être un autre crédit : les dépenses s'accumulent et pour certains, boucler les fins de mois devient très compliqué, voire impossible. Un passant : « On fait un petit trou dans le budget, après on a des problèmes. »

« Avec l'inflation, leur nombre ne fait qu'augmenter »

Une passante : « D'un coup, vous voyez, vous n'avez plus d'argent pour payer le loyer. » Une autre passante : « La banque a refusé mon prélèvement parce que j'étais au-dessus d'un découvert. Parce que j'ai un petit découvert, quand même. » Dépasser son découvert, faire un chèque sans provision, c'est ce qu'on appelle un incident de paiement. Et avec l'inflation, leur nombre ne fait qu'augmenter. Déjà 263 000 en France depuis le début de l'année. Cette association vient en aide aux personnes qui cumulent les défauts de paiement. Les rendez-vous téléphoniques se multiplient. Et ce qui inquiète cette bénévole, c'est l'évolution du profil de ceux qui appellent. Pauline Dujardin (juriste) : « Avant, on avait quand même beaucoup de dossiers, avec toujours des crédits consommation. »

« Un tiers des revenus des banques sont facturés uniquement aux personnes qui sont les plus fragiles, les plus vulnérables »

Pauline Dujardin (juriste) : « Aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est que dans quasiment tous les dossiers, on a des problèmes de dettes de charges courantes. Donc ça va être, par exemple, l'énergie, le loyer, l'assurance... » Bref, tout ce qui a vu son prix augmenter. Et si les profils sont différents, le risque, lui, est le même : le surendettement. Car au moindre incident, la banque va vous demander de payer des frais. 20 € pour un rejet de prélèvement, jusqu'à 50 pour un chèque refusé. Matthieu Robin (UFC-Que Choisir) : « En moyenne, c'est un tiers des revenus des banques qui sont tirés de ces frais d'incident bancaires et qui sont facturés uniquement aux personnes qui sont les plus fragiles, les plus vulnérables. » Un conseil : en cas d'incident de paiement, mieux vaut tout de suite appeler sa banque. Si c'est le premier, elle peut se montrer indulgente.



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