ÉCONOMIE

Publié le 11 décembre 2020

Révélation explosive: Fermer les commerces pour créer un électrochoc ?

Les magasins qui ont été fermés peut être juste pour créer un effet choc au sein de la population, c'est en tout cas ce qu'a déclaré le ministre fédéral de la Santé à la VRT.

«Le ministre de la Santé lui même affirme que dans ces magasins, il n'y a pas de vrais risques de contagion.»

Il a ajouté que le risque de contamination dans les magasins était faible. La fermeture des commerces n'était donc pas une décision purement sanitaire. Des magasins dits non essentiels fermés ces dernières semaines. Une mesure douloureuse pour de nombreux indépendants. Et pourtant, interrogé par la VRT, le ministre de la Santé lui même affirme que dans ces magasins, il n'y a pas de vrais risques de contagion.

«Il fallait vraiment faire un électrochoc»

Frank Vandenbroucke (Ministre de la santé belge): «Faire du shopping ne comporte pas vraiment de risques quand tout est bien contrôlé.» Le journaliste: «Pourquoi avoir pris cette décision alors?» Frank Vandenbroucke: «Parce qu'à un moment donné, on devait prendre une décision choc. Il fallait vraiment faire un électrochoc. Et cela impliquait que l'on ferme les commerces non essentiels.» Le journaliste: «C'était plus psychologique qu'un besoin réel?» Frank Vandenbroucke: «Oui et je pense que c'était une bonne décision. Il fallait dire clairement : "On bloque".»

«C'est très inquiétant»

Une déclaration surprenante, explosive même. Elle provoque la colère des associations d'indépendants. Pierre-Frédéric Nyst (Président de l'UCM): «C'est une injure. Il faut être très clair. C'est une injure. C'est totalement indécent. [...] On a essayé quelque chose, on a utilisé un prétexte, etc. Mais c'est très inquiétant, bien entendu, puisque maintenant, le doute va s'installer à chaque décision. Chaque fois que le ministre Vandenbroucke va dire quelque chose, on va se demander si c'est réellement une décision qui est sensée ou si c'est un coup dans l'eau. Un coup d'essai?»

«On joue ici avec la santé économique d'environ 35 000 entreprises»

Avec une telle déclaration, de nombreux indépendants s'interrogent aujourd'hui sur d'autres décisions du gouvernement. Pierre-Frédéric Nyst: «Aujourd'hui, on a peur, on a toujours nos esthéticiennes, nos coiffeurs qui sont fermés. Est-ce que derrière ça, il y a aussi un message subliminal qui est de dire tiens, c'est aussi pour un électrochoc? C'est peut être pour une raison qu'on ne dira que plus tard.» Dans les bureaux de cette autre association, l'incompréhension est totale. Les propos du ministre ont fait l'effet d'une bombe. Christine Mattheews: «On joue ici avec la santé économique d'environ 35 000 entreprises, des magasins non essentiels et leurs familles, parce que souvent, les entreprises ont aussi du personnel. Donc juste pour un effet choc, ça ne va pas du tout.»

«Ce que le citoyen a besoin d'entendre, c'est un discours politique qui soit cohérent»

Les commerces non essentiels doivent ouvrir à nouveau leurs portes demain. Ce sera sans doute avec beaucoup d'amertume. Et cette petite phrase du ministre de la Santé fait réagir. Bonjour, Nathan Clumeck. Merci de nous avoir rejoint. Vous êtes médecin spécialiste des maladies infectieuses. Alors dire que l'on ferme les magasins juste pour faire réagir les gens, est-ce que cela vous semble compréhensible? Nathan Clumeck: «Alors, nous vivons une crise terrible, une crise sanitaire, une crise sociale, une crise économique, une crise financière, une crise psychologique. Et ce que le citoyen a besoin d'entendre, c'est un discours politique qui soit cohérent, qui soit rationnel, qui soit basé sur des faits soutenus par des études scientifiques.»

«C'est un manque d'empathie»

Et là, ce n'est pas le cas. Nathan Clumeck: «Il n'a pas besoin de subir un choc. Je pense que tout le monde est en état de choc. Déjà, avant même la phrase du ministre, les gens vivent des choses dramatiques. Et, donc, cette phrase, quelque part, décrédibilise la parole politique et je trouve que c'est dommageable. C'est dommageable parce que nous sommes à un moment où il faudra l'adhésion de la population pour les mesures qui viennent, le vaccin en particulier. Donc, on donne quelque part une porte ouverte à tous ceux qui clament qu'on fait des choses qui ne sont pas rationnelles, que les vaccins ne servent à rien et donc que ça va rendre la situation plus difficile.» Donc, c'est une erreur, finalement, d'avoir communiqué là dessus, selon vous? Erreur de gestion? Nathan Clumeck: «Je pense que les réactions des intéressés témoignent du ressenti. C'est en plus une manière d'exprimer quelque chose avec peu d'empathie pour la population. C'est assez froid comme expression. C'est un manque d'empathie au moment où les gens ont besoin exactement du contraire.»



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