ÉCONOMIE

Publié le 05 septembre 2023

Shrinkflation : ce secret cynique des industriels pour gonfler leurs prix

La "Shrinkflation" : une nouvelle stratégie d'industriels face à la crise

Le phénomène "shrinkflation" s'empare du marché. De plus en plus d'industriels, face à l'escalade des coûts de production depuis deux ans, optent pour une stratégie subtile mais non moins critiquée : vendre moins de produit pour le même prix, ou même parfois plus cher.

Une liste récente, divulguée par BFMTV, met en lumière ce phénomène de "shrinkflation" qui affecte nombre de produits vendus en grandes surfaces. Parmi les exemples frappants, on découvre que le sac de croquettes Pedigree Vitalité Adultes à base de volaille ou de bœuf a connu une hausse de prix de 16,67 euros à 24,90 euros. Pourtant, la contenance du sac a diminué, passant de 10 à 7 kg. Cette révision fait bondir le prix au kilo de 1,67 euro à 3,56 euros, soit une augmentation de 113,17%.

D'autres victimes de la "Shrinkflation"

L'alimentation animale n'est pas la seule victime. Un autre exemple frappant est celui des chips Lay’s nature. Ces paquets ont été réduits de 50 grammes, tout en subissant une augmentation du prix au kilo de 32%. Dans la même veine, les paquets de tortillas triangles de la marque Doritos, appartenant au groupe Pepsico, ont perdu 10 grammes, mais leur prix au kilo a augmenté de 19%. D'autres marques emblématiques comme Magnum et Carte d'OR, du groupe Unilever, ou encore les pommes noisettes et pommes rissolées de Findus suivent le mouvement. Même le secteur de l'hygiène n'est pas épargné, avec de nombreux produits de la marque Pampers ayant subi cette "shrinkflation".

Même si cette pratique n'est pas jugée illégale, elle ne cesse d'attirer des critiques acerbes. Récemment, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, n'a pas hésité à qualifier cette approche de "trompeuse" et "abusive". Pour Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, c'est le "comble du cynisme".

Conséquences pour le consommateur

Avec cette tactique, les consommateurs se retrouvent pris en otage. Non seulement ils paient plus pour une quantité réduite, mais ils sont également induits en erreur en pensant acquérir une quantité identique pour un prix similaire. Les associations de consommateurs ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur cette méthode, jugée sournoise, qui affecte principalement les ménages aux budgets serrés.

Face à ces critiques et à la prise de conscience du grand public, la question de la transparence devient primordiale. Les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils achètent et à quel prix. Un affichage clair, indiquant explicitement tout changement de contenance ou de prix, pourrait être une solution pour rétablir la confiance.



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