ÉCONOMIE

Publié le 13 avril 2021

Thomas Porcher s'en prend à la bourgeoisie: «Nous sommes confinés par la peur, pendant que des élites font la fête»

Une analyse de l'économiste Thomas Porcher extraite de l'émission «L'instant Porcher» diffusée sur la web-tv Le Média le lundi 12 avril 2021.

«C'est le retour à la monarchie»

Thomas Porcher: «Vous êtes entassés dans le métro, c'est permis, il n'y a pas de risque, c'est ce que l'on vous dit depuis le début. Vous êtes entassés dans le métro sur une ligne à neuf heures, il n'y a pas de risque. Vous allez travailler dans une entreprise, il n'y a pas de risque. Et puis après, vous êtes dehors, sur un quai, en train de boire un verre, là, il y a un risque. On se rend bien compte quand on voit tout cela qu'il y a ceux qui doivent respecter les gestes barrières et puis, il y a les autres qui, parce qu'ils ont une position particulière, parce qu'ils sont importants, eux n'ont pas à le respecter. C'est le retour à la monarchie, là. Dans ce cas là, il faut le dire. On nous culpabilise dès que l'on fait un dîner à Noël, on nous dit le nombre que l'on doit être, qui doit être dans la cuisine, qui doit être dans la pièce.»

«On nous fait peur, on nous culpabilise»

Thomas Porcher: «J'ai même entendu des médecins nous dire qu'il fallait parfois que les jeunes gardent le masque à la maison. Enfin, on nous explique vraiment des critères de plus en plus compliqués et on nous demande de les imposer par la stratégie de la peur. On nous fait peur, on nous culpabilise. Et puis de l'autre, qu'est-ce que l'on voit ? On voit qu'en décembre, Macron a fait un dîner de travail. Un dîner de travail. Enfin, je veux dire, il peut faire une soirée de travail avec masque, pourquoi pas ? Mais pourquoi un dîner de travail si le dîner peut permettre la circulation du virus plus rapidement ? Il fait un dîner de travail et puis là on voit qu'il y a ces dîners privés. Et puis ouis on se rend compte qu'en janvier, à 22 heures, vous avez des collaborateurs de la ministre, Madame Vidal qui, à 22 heures, sont en train de danser sans masque, etc. Rappelons quand même qu'un collaborateur, je crois que ça gagne 6000 euros payés par les impôts, dans un ministère, vous savez, un ministère, c'est presque un palais au milieu de Paris.»

«Il y a finalement une France à deux vitesses»

Thomas Porcher: «Donc ces gens là, ils ne font pas une fête chez eux. Ces gens là, ce sont des collaborateurs, sur leur lieu de travail, payés par les impôts français, qui font une fête. Et quand on demande à la ministre, elle nous dit grosso modo, circulez, il n'y a rien à voir, chacun fait ce qu'il veut. On est où là ? On a ce sentiment, vraiment qu'il y a finalement une France à deux vitesses, avec d'un côté ceux qui doivent rester chez eux, à qui on fait peur, que l'on culpabilise, à qui on va mettre des amendes. Vous voyez ? Parce que vous buvez deux bières en extérieur devant un café. Et puis, il y a les autres qui font des dîners de travail à je ne sais pas combien. Avant Noël, on nous explique qu'on ne pourra pas voir les grands-parents et tout. Et puis, vous avez les autres qui dansent à 22 heures dans un ministère le soir pour se décontracter, payés par les impôts français !»

«Les comportements d'une partie de l'élite qui peut se faire des dîners privés»

Thomas Porcher: «On se rend compte qu'il y a en plus une inégalité dans les comportements d'une partie de l'élite qui peut se faire des dîners privés comme ça sans qu'on les embête et qui peut finalement être le soir en dehors des couvre-feu, au travail, dans un ministère en train de danser et qu'il n'y a aucun problème. Donc, là, je pense que ça devient de plus en plus dur à supporter pour la majorité de la population, encore une fois que l'on a confiné par la peur et que l'on a culpabilisé parce qu'on n'a pas voulu mettre des moyens supplémentaires à l'hôpital en pleine pandémie. Voilà. Il y a ça aussi. Il ne s'agit pas que tout le monde aille en réanimation. On est tous d'accord, on doit tous faire attention. Mais la réalité des faits, c'est que tous les gens qui sont au pouvoir aujourd'hui ont contribué plus ou moins à la casse de l'hôpital public et qu'ils n'ont même pas voulu remettre des moyens, qu'ils n'ont à peu près rien fait au moment du déconfinement. Et qu'aujourd'hui, la seule façon, c'est de culpabiliser le reste de la populatioa en les confinant quand, eux, peuvent faire la fête.»



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