POLITIQUE

Publié le 28 novembre 2022

« Abus », « dérive »... À la surprise générale, Bruno Le Maire fait son mea culpa sur l'affaire McKinsey

Bruno Le Maire était l'invité de l'émission « Dimanche en politique » diffusée sur France 3 ce dimanche 27 nvembre 2022


“ Je pense que nous sommes allés trop loin. ”

Francis Letellier : « Bruno Lemaire, sur ces enquêtes du Parquet national financier autour des campagnes d'Emmanuel Macron de 2017 et 2022 : est-ce que vous vous attendez, vous, à des perquisitions à Bercy, au siège du ministère de l'Economie et des Finances ? » Bruno Le Maire : « C'est la justice qui décidera et, Francis Letellier, depuis près de 20 ans que je suis engagé en politique, il ne m'est jamais arrivé de commenter une procédure judiciaire en cours. Donc je ne vais pas commencer aujourd'hui. » Francis Letellier : « Non, je ne demande pas ça. Je demande : est-ce que vous vous attendez à être perquisitionné ? » Bruno Le Maire : « Ce qui compte, c'est ce que nous faisons pour répondre aux abus qui ont eu lieu sur le recours à des cabinets de conseil extérieurs. Moi, je le reconnais bien volontiers, je pense que nous sommes allés trop loin. » Francis Letellier : « Quand vous dites que vous êtes allés trop loin, c'est-à-dire ? Sur quelle période ? Quand vous dites ça, ça regroupe quelle période ? »


“ Il y a eu une dérive. ”

Bruno Le Maire : « Ça veut dire que nous avons eu trop recours à des cabinets de conseil, mais depuis des années, c'est ce gouvernement, des gouvernements précédents, des majorités précédentes. Dans le fond, on avait pris, sans doute trop, l'habitude de dire : " Voilà, l'administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil. " Je pense qu'il y a eu effectivement une dérive ; que cette dérive a été corrigée, corrigée notamment par la circulaire de la Première ministre qui a demandé à toutes les administrations de réduire de 15 % le recours aux cabinets de conseil. Au moment où je vous parle, parce que nous avons fait le nécessaire au ministère de l'Economie et des Finances, quand on compare le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022, à Bercy, nous avons réduit de 34 % le recours aux cabinets de conseil. » Francis Letellier : « Pour votre ministère ? » Bruno Le Maire : « Pour mon ministère. » Francis Letellier : « Est-ce que c'est la même tendance ailleurs ? » Bruno Le Maire : « Je pense que c'est la même tendance ailleurs. En tout cas, je n'ai aucun doute que les instructions de la Première ministre sont respectées. »


“ Emmanuel Macron dit depuis le début en tout cas qu'il n'y a rien à cacher. ”

Bruno Le Maire : « Elles doivent être respectées. Il y a eu certainement des abus. On doit d'abord s'appuyer sur son administration, surtout quand on est l'administration de la qualité exceptionnelle du ministère de l'Economie et des Finances. Réduire le recours aux cabinets de conseil, c'est engagé à Bercy et nous continuerons dans cette voie. » Francis Letellier : « Je vous demandais à propos des perquisitions parce qu'Emmanuel Macron, quand il préparait sa campagne de 2017, il était à votre place, il était ministre de l'Economie et des Finances. Donc il y a peut-être des dossiers du côté de Bercy à aller chercher. Non ? » Bruno Le Maire : « La justice fera ce qu'elle a à faire. » Francis Letellier : « Emmanuel Macron dit depuis le début en tout cas qu'il n'y a rien à cacher : pas de combines, pas de manipulation autour de McKinsey notamment. Politiquement, est-ce que ça ne risque pas d'être malgré tout une trace indélébile ? » Bruno Le Maire : « Non, je ne crois pas du tout. À partir du moment où la justice fait son travail, que nous tirons les leçons, aussi, des abus qui ont eu lieu, que je reconnais bien volontiers, je ne crois pas que ce soit le sujet de préoccupation majeure des Français. Il me semble que vos reportages ont traité des sujets autrement importants. » Francis Letellier : « Justement, on y vient. »



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