POLITIQUE

Publié le 18 septembre 2022

« Ça fait un peu Walt Disney » Philippe Poutou envoie un député macroniste dans les cordes

Philippe Poutou était l'invité de l'émission « Le Live Toussaint » diffusée ce jeudi 15 septembre 2022.

« La solution, ce n'est pas plutôt d'augmenter les salaires ? »

Bruce Toussaint : « Ça va coûter 16 milliards d'euros, ce nouveau bouclier tarifaire. Bah, la solution, ce n'est pas plutôt d'augmenter les salaires ? » Paul Midy : « Oui, mais bien sûr qu'il faut augmenter les salaires. Après, vous savez que ce n'est pas l'État qui décide des salaires dans les entreprises ?! » Bruce Toussaint : « Pour le salaire minimum, si. C'est l'État. » Paul Midy : « Mais le salaire minimum, il a augmenté de plus de 8 % dans les 12 derniers mois, donc il s'est ajusté au niveau de l'inflation. Pour ce qui est des allocations, les retraites, les allocations, nous avons augmenté cet été, vous le savez, de 4 %, après une augmentation en début d'année qui avait été à peu près, en moyenne, de 1,5%. Ce qui permettait, les 1,5 et les 4 %, d'être autour du niveau d'inflation qu'on observe aujourd'hui. Donc, ce sur quoi l'État a la maîtrise, il l'a fait, nous l'avons voté au Parlement cet été. Et pour ce qui est des salaires dans les entreprises privées, bien sûr qu'on a une action très forte pour pousser les entreprises à augmenter les salaires. »

« Ça fait un peu Walt Disney »

Paul Midy : « Mais vous savez, ce qu'on fait et ce qui aura le plus d'impact sur les entreprises, c'est d'arriver au plein-emploi. Là, on a fait la moitié du chemin. Et donc, comme le chômage est plus bas, les entreprises dans plein de secteurs ont plus de difficultés à trouver des salariés. Et donc, pour réussir à trouver ces salariés, on retrouve un niveau de compétition où il va falloir qu'ils jouent sur les salaires. Et c'est ça, nous, le monde dans lequel on veut être. C'est un monde où c'est le salarié qui va choisir son entreprise parce qu'il va avoir la capacité de choisir le métier qu'il veut. » Bruce Toussaint : « Alors, Philippe Poutou, qu'est-ce que vous répondez à cela ? » Philippe Poutou : « Désolé, je souris, là, ça fait un peu Walt Disney. On n'a ni les salaires, ni le plein-emploi, c'est au contraire le chômage et la précarité qui se généralisent. Voilà, donc aujourd'hui, pour vivre décemment, ce n'est pas compliqué... Enfin, le calcul du salaire, qu'est-ce qu'il faudrait comme salaire ? Qu'est-ce qu'il faudrait comme augmentation de salaire ? »

« On sait qu'il y a de l'argent »

Philippe Poutou : « Nous on pense que c'est 2 000 €, parce que c'est à peu près le chiffre qui nous permettrait de vivre décemment aujourd'hui. Mais on sait qu'il y a largement les moyens, parce qu'à côté de ça, si on parle des profits, c'est quoi ? C'est 73 milliards pour le premier semestre de cette année, rien que pour le CAC 40 et puis les fortunes personnelles. On sait qu'il y a de l'argent, donc il faut qu'on arrive à discuter de la redistribution de ces richesses-là. Il faut qu'on arrive à discuter de lois, de la société basique, où la priorité c'est la réponse aux besoins sociaux. Et donc c'est véritablement un combat, mais c'est véritablement un problème de système économique qu'il faut revoir fondamentalement, radicalement, et de se débarrasser un peu de ces paroles à la con où, finalement, il faudrait qu'on patiente, où, finalement, il y aurait des efforts qui seraient faits. Ce que vous disiez, c'étaient les 16 milliards, Monsieur Toussaint, sur le coût du bouclier tarifaire, mais au regard des fortunes aujourd'hui qu'il y a en France, et notamment les dix premières, on a vu ça tout à l'heure, juste avant, les dix premières fortunes, c'est plus de 500 milliards ! Donc vous voyez les inégalités sociales, l'indécence de tout ce système-là. Donc c'est vraiment ça qu'il faut revoir et discuter sérieusement. »



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