« Ces Français-là, ils vont craquer » Karim Zéribi met en garde en pointant du doigt un climat social délétère

Karim Zéribi intervenait lors de l'émission « Punchline » diffusée sur CNews ce jeudi 28 juillet 2022.

« Ils ont dépassé le bénéfice de toute l'année dernière »

Karim Zéribi : « Là, il y a des bénéfices colossaux. Ce n'est pas des petits bénéfices, puisque sur les six premiers mois de l'année, ils ont dépassé le bénéfice de toute l'année dernière. On est à 18 milliards sur les six premiers mois, et l'année dernière, ils étaient à 16 milliards sur l'année. Ça veut dire qu'il est impératif que des entreprises de cet acabit, de cette taille, de cette puissance-là, participent à la solidarité nationale. Sinon, ce ne sont pas des entreprises françaises de mon point de vue. Or, quand on dit qu'il faut faire un effort national pour avoir une cohésion nationale, pour avoir une solidarité nationale, tout le monde doit y participer. Et pas simplement les impôts des classes moyennes que l'on ne cesse aujourd'hui d'assommer dans notre pays, et les petites et moyennes entreprises, et les artisans, et j'en passe, tous les travailleurs de notre pays qui se lèvent le matin et qui ne se délocalisent pas. »

« Certains ont des fins de mois difficiles au bout du quinze du mois »

Patrice Boisfer : « Mais vous me voyez venir : Total, c'est pas EDF ! » Karim Zéribi : « Mais peu importe, je suis désolé. Aujourd'hui, on a une grande entreprise qui fait des bénéfices, je m'en réjouis et je m'en réjouirai d'autant plus lorsque celle-ci sera taxée pour qu'on permette aux Français d'avoir des prix acceptables à la pompe, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Certains ne peuvent plus emprunter leur voiture pour aller travailler. Certains ont des fins de mois difficiles au bout du quinze du mois. » Patrice Boisfer : « Cet hiver, ce sera pire. Avec les prix du gaz et de l'électricité. » Karim Zéribi : « Et on nous dit " il faut faire des économies ", et on nous dit " faites attention, éteignez ci, éteignez ça ". Je suis désolé, ce n'est pas convenable, ce n'est pas acceptable de voir autant de bénéfices non redistribués. Donc, le gouvernement, je trouve que là, il a une posture qui est intenable de mon point de vue. À côté des bénéfices colossaux de Total, il faut quand même ajouter que la France, donc par les taxes d'État, c'est 50 milliards qui sont rentrés dans les caisses, et on en redistribue 20. »

« Ils vont craquer, ces Français-là »

Karim Zéribi : « Je parle sous le contrôle du député. Ce qui veut dire que l'État ne redistribue pas son bénéfice. Je ne veux pas que l'État soit déficitaire. Je ne veux pas qu'on me prête ce que l'on n'a pas. Mais ces 50 milliards, c'est 50 milliards supplémentaires de bénéfices. On aurait pu rester, je dirais, à bénéfices constants, à taxes constantes. Et dire : ce surplus, on va le rendre aux Français. Un, on ne le rend pas aux Français. On rend 20 milliards sur 50. Deux, on ne taxe pas les grandes entreprises qui font des bénéfices colossaux historiques. Donc, qui sont les dindons de la farce dans cette politique diplomatique géopolitique ? Ce sont les Françaises et les Français. Et pas les Françaises et les Français qui sont les plus à l'aise. Les Français et les Français qui ont des fins de mois difficiles, qui se lèvent le matin, qui ont besoin de leur voiture. Je veux parler des classes moyennes, des artisans, des commerçants, des PME. C'est ceux-là qui font fonctionner l'économie française, ne l'oublions pas. Donc on ne pourra pas les utiliser tels des vaches à lait encore longtemps. Ils vont craquer, ces Français-là. »