POLITIQUE

Publié le 07 août 2023

« L'incarnation du vide » : quand Gérald Darmanin se payait lourdement E.Macron

L'ascension contestée de Gérald Darmanin : Une rétrospective

Évoquer la montée en puissance de Gérald Darmanin revient à naviguer dans une mer agitée, entre ambition insatiable et mémoire sélective. Lorsqu’il s’est vu proposer de rejoindre les rangs des ministres, l'ancien maire de Tourcoing n'a guère tergiversé, laissant derrière lui son mandat du nord de la France pour s'établir dans les prestigieux locaux de l’hôtel de Beauvau. Pourtant, ne s'est-il pas demandé si ses précédentes déclarations envers Emmanuel Macron allaient resurgir ?

"Les Amateurs" : les révélations de Jean-Michel Aphatie

Dans son ouvrage percutant intitulé Les Amateurs (Flammarion), Jean-Michel Aphatie décortique les dessous d'un quinquennat hors normes. L'auteur y aborde plusieurs sujets controversés, dont les critiques virulentes de Gérald Darmanin à l'égard du président de la République, à une époque où il soutenait ardemment François Fillon. "Longtemps, Gérald Darmanin n'a pas aimé Emmanuel Macron", note Aphatie.

Gérald Darmanin, celui qui est devenu membre du RPR à l'âge de 16 ans, ne ménageait pas celui qui deviendrait plus tard le chef de l'État : "Loin d'être le remède d'un pays malade, il sera au contraire son poison définitif."

Gérald Darmanin : du détracteur passionné au ministre de l'Intérieur

En 2017, à l'approche des élections présidentielles, Gérald Darmanin se fait l'écho d'un néologisme qu'il attribue aux ambitions du futur président : le "bobopulisme", qu'il décrit comme une version décolorée et gazeuse de l'éventail politique déjà existant. Dans les colonnes de la presse, le jeune politicien ne laisse rien au hasard, démontant pièce par pièce le candidat de La République En Marche.

Pourtant, face à l'effondrement de la candidature Fillon, Darmanin a dû admettre que pour parvenir aux sommets, il devrait faire table rase de ses anciens propos. Pari relevé, puisque dès l'été 2020, il est nommé ministre de l'Intérieur, une première en France, comme l'illustre Jean-Michel Aphatie : "Jamais un futur ministre de l'Intérieur n'avait critiqué aussi durement un chef d'État pour lequel il assurerait plus tard la mission essentielle de sécurité de l'État."

Quand le passé ressurgit : Gérald Darmanin face à ses contradictions

La politique a cette caractéristique de nous rappeler sans cesse le passé. Avant sa nomination ministérielle, Gérald Darmanin n'était pas avare en termes acerbes envers Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, notamment sur Twitter. Avant d'effacer ses tweets incriminants, l'ancien maire de Tourcoing avait exprimé son indignation lorsque le futur président, alors encore candidat, avait eu des propos sur la colonisation.

"Grosse honte à Emmanuel Macron qui dénigre la France à l'étranger", avait-il clamé, dénonçant ce qu'il considérait comme des "crachats intolérables d'Emmanuel Macron sur la tombe des Français tirailleurs pour une France qu'ils aimaient".



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