« On a affaire à des clowns » Un auditeur remonte les bretelles de l'exécutif

Un coup dur pour les indépendants : vers le monopole des grands distributeurs ?

C'était un weekend chargé d'annonces. L'exécutif a surpris bon nombre de citoyens en proposant une révision de la législation sur la vente à perte, une pratique autrefois interdite par une loi de 1963. Ce nouveau texte, devant être examiné en octobre, pourrait permettre aux distributeurs de carburant de vendre à perte dès le début décembre. Face à cette annonce, de nombreuses voix se sont élevées, y compris celles des distributeurs indépendants qui voient en cette décision une menace pour leur survie.

Yanis Fialoux, gestionnaire de cinq stations-service indépendantes, s'est exprimé avec passion sur le sujet : « Cette décision est pour nous un véritable choc. » En effet, pour des professionnels comme lui, vendre à perte est inenvisageable compte tenu des faibles marges déjà enregistrées. Si les clients décident de se tourner vers les grands distributeurs qui peuvent se permettre de baisser les prix, les indépendants comme Fialoux risquent de mettre la clé sous la porte.

Le témoignage de Frédéric Blosse

Frédéric Blosse, un autre professionnel du secteur, partage l'avis de Fialoux. Pour lui, sa station-service constitue une part substantielle de ses revenus : « Si je commence à perdre sur la vente du carburant, il deviendra impossible de continuer mon activité. » Le professionnel, malgré une concurrence déjà forte, reste déterminé, mais s'inquiète de l'avenir si cet écart de prix avec les grands distributeurs s'accentue davantage.

Francis Pousse, un expert du secteur, a souligné l'inégalité existante entre les grands distributeurs et les indépendants. Avec des géants comme TotalEnergies qui possèdent une grande partie des stations-service françaises, comment les indépendants peuvent-ils concurrencer ? Pour Francis Pousse, il est crucial que le gouvernement comprenne les implications de cette décision et envisage une indemnisation pour les stations-service les plus touchées.

Vente à perte de carburant

@lumirlapray : "Le risque de cette vente à perte c'est que les petites stations ferment !"#EstelleMidi pic.twitter.com/ns9wJwaNkT

— Estelle Midi (@EstelleMidi) September 18, 2023

Quelle solution ?

Avec une clientèle en baisse, d'autres services, tels que les boutiques ou les lavages, risquent également de subir les conséquences. C'est dans ce contexte que Pousse a prévu de discuter avec Bruno Le Maire, cherchant à mettre en place des solutions adaptées, notamment l'implantation de bornes électriques pour diversifier l'offre des stations.

Frédéric Plan, de la FF3C, est en attente de la prochaine session parlementaire. Il espère que les débats permettront de mettre en lumière les enjeux du secteur. D'autres pompistes, quant à eux, continuent de revendiquer des solutions, telle qu'une modification de la TICPE ou une réduction de la TVA. Le combat est loin d'être terminé, et comme le souligne Yanis Fialoux : « Nous ne baisserons pas les bras. »

Un cri du cœur sur RMC

La tension est palpable chez les professionnels du secteur. Sur RMC, Pierre Marie, gérant d'une station-service indépendante, n'a pas hésité à exprimer sa frustration envers l'exécutif, le qualifiant de « clown ». Pour lui, cette possibilité de vendre à perte favorise clairement les géants au détriment des indépendants.