POLITIQUE

Publié le 04 novembre 2022

« On se croirait dans des films où les tru*nds passent distribuer des enveloppes » François Ruffin

François Ruffin, député, était l'invité de l'émission « L'invité politique » diffusée sur Sud Radio ce jeudi 3 novembre 2022.


“ Les travailleurs qui sont ici doivent pouvoir vivre de leur travail. ”

François Ruffin : « Les Français doivent pouvoir vivre de leur travail. Les travailleurs qui sont ici doivent pouvoir vivre de leur travail. Ça relève quand même de l'évidence. Qu'est-ce qui se passe dans l'économie française aujourd'hui ? On a une vampirisation de la plus-value vers le sommet, c'est-à-dire vers les grandes firmes. Et en-dessous, ça ne redistribue pas aux sous-traitants, aux sous sous-traitants ou aux sous sous sous-traitants. Mais par exemple, en l'occurrence, la filiale dont je vous parle, Transdev, est une filiale qui se porte bien. Et dont l'Etat est actionnaire et même le principal actionnaire. Ça veut dire qu'il y a quand même un choix. Depuis 40 ans dans notre pays, on parle de modération salariale, ça produit de la maltraitance. Quand le ministre des Solidarités vient dire qu'une assistante maternelle gagne trois fois le Smic, c'est qu'il ignore tout de la vie des Français. »


“ Ils ignorent tout de la vie des Français. ”

François Ruffin : « Ils ignorent tout de la vie des Français. On a un discours politique qui est aujourd'hui une fiction, qui est en déconnection avec la vie réelle des Français. Vous connaissez le jeu des chaises musicales ? Où l'on joue de la musique, la musique s'arrête et chacun doit trouver sa chaise, il en manque une. Bah là, on a l'impression de jouer aux couveuses médicales. C'est-à-dire des bébés qui ont une semaine, deux ou trois semaines qu'on va envoyer à Lille, qu'on va envoyer à Orléans, sur la pédiatrie. » Patrick Roger : « Il y a eu 400 millions de débloqués, d'ailleurs. » François Ruffin : « On débloque des enveloppes, Vous voyez, ce sont des enveloppes qui sont débloquées. On se croirait dans des films où il y a des tru*nds qui passent distribuer des enveloppes. " Ah ben oui, c'est ça ? " Non, ce qu'il nous faut, c'est un vrai budget. Là, que dit le budget ? Que dit le budget de la Sécurité sociale ? Qu'on n'a pas voté puisqu'il y a eu un 49-3 pour ne pas vraiment avoir de débat là-dessus. »


“ Ils sont là avec leurs larmes de crocodile. ”

François Ruffin : « Il dit 3,7 % d'augmentation. L'inflation, elle, est à 6-7 %. » Patrick Roger : « Donc ce sera insuffisant quoi ? » François Ruffin : « Mais non, ce n'est pas insuffisant. Ça veut dire qu'en vérité on demande cette année à l'hôpital, dont Emmanuel Macron disait pourtant : " Qu'il faudrait un grand plan d'urgence pour l'hôpital. " " Qu'il faudrait un plan massif à l'hôpital. " , " Que je ne veux pas laisser tomber l'hôpital. " , " Que ce sont des gens héroïques. " , " Qu'il faut un changement de logique complet pour l'hôpital. " Etc. Ce sont de vraies déclarations que je viens de vous citer. Eh bien, on décide en plein cœur de cette crise-là, de faire quoi ? De leur couper 2 ou 3 %. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire des lits en moins. Ça veut dire des soignants en moins. Ça veut dire du temps en moins pour s'occuper des gens. Ça veut dire qu'alors qu'ils sont là avec leurs larmes de crocodile à dire : " Oh, comme c'est triste d'envoyer des bébés à l'autre bout de la France, on va vraiment prendre soin tout ça. " Le budget qu'ils imposent est un budget qui aggrave ça. »



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