POLITIQUE

Publié le 12 avril 2024

« Vous êtes venus faire des cadeaux au patron ? » : Le jour où Bruno Le Maire se fait remonter les bretelles

Une Confrontation Mémorable : Visite de Bruno Le Maire chez PSA

Le 23 février 2018, une scène particulièrement marquante s'est déroulée dans l'usine du constructeur automobile Groupe PSA à Mulhouse, aujourd'hui partie intégrante du géant Stellantis après une fusion. Bruno Le Maire, alors Ministre des Finances, faisait face à une assemblée de salariés mécontents dirigée par Salah Keltoumi, syndicaliste de la CGT. Cet échange incendiaire entre le ministre et le syndicaliste a illustré les tensions palpables entre les représentants gouvernementaux et les travailleurs de l'industrie automobile française.

Dialogue Tendu et Accusations

Dès le début, l'échange prend un ton acerbe. "Bonjour ça va bien ?", lance Salah Keltoumi à Bruno Le Maire, qui répond positivement, ignorant l'orage qui s'annonce. Le syndicaliste réplique rapidement, critiquant la répartition des richesses au sein du groupe : "Ça va très bien pour les actionnaires, ça va très bien pour monsieur Tavares qui touche 15000 euros par jour. Ça va très mal pour les intérimaires qui touchent, pour certains, moins de 1000 euros." Cette mise en scène de la disparité économique pose la question de l'équité et de la justice sociale au sein des grandes entreprises françaises.

Salah Keltoumi ne se limite pas à une simple critique des inégalités salariales. Il interroge directement l'engagement du ministre envers le respect des lois du travail, mettant en avant le nombre croissant d'intérimaires dans l'usine, une pratique qu'il considère comme contraire à la législation. 'Vous êtes ministre, êtes-vous venu ici pour faire respecter la loi ? Parce qu'il y a 1400 intérimaires, et ce nombre augmente chaque année, vous savez que cela est interdit ?', interroge-t-il. Face à cette question, Bruno Le Maire, qui tente de tendre la main, reçoit un refus cinglant : 'Non, je ne vous serre pas la main. Vous détruisez les emplois.

Un Contexte Économique et Social Fragilisé

La colère de Salah Keltoumi révèle un malaise plus profond parmi les travailleurs. Il rappelle que l'usine comptait 14 000 salariés il y a quelques années, chiffre tombé à 7 000, illustrant une diminution drastique qui, selon lui, se répercute également dans la fonction publique et chez les cheminots. Salah Keltoumi accuse les dirigeants et les actionnaires d'être "obèses de frics" et de mener des politiques qui favorisent les élites économiques aux dépens des travailleurs.

La confrontation déclenche un débat plus vaste sur la politique économique du gouvernement. Bruno Le Maire soutient que des individus comme Salah Keltoumi "mènent le pays à la ruine", une accusation à laquelle le syndicaliste réplique en attribuant la responsabilité des 6 millions de chômeurs directement au ministre. "C'est vous qui menez le pays à la ruine", insiste Salah Keltoumi.

Un Échange Révélateur

Très en colère, Salah Keltoumi résume son sentiment et celui de ses collègues en interrogeant le ministre sur ses véritables intentions. "Vous êtes venus faire quoi ici ? Vous êtes venus faire des cadeaux au patron ?" Cette visite, loin d'être une simple formalité, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les travailleurs français et la nécessité d'une réforme profonde pour assurer une distribution plus équitable des richesses produites. L'échange entre Salah Keltoumi et Bruno Le Maire incarne une fracture sociale et politique profonde, révélant les limites des politiques actuelles face aux exigences d'équité et de justice sociale.



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