POLITIQUE

Publié le 19 janvier 2024

1971 : quand un historien remet en question le suffrage universel, la République et la démocratie

Henri Guillemin et l'Analyse de la République : Une Perspective Critique

En 1971, lors de conférences télévisées diffusées sur la chaîne suisse TSR, Henri Guillemin, historien et écrivain français, se consacre à un examen approfondi de la Commune de Paris, un épisode crucial de l'histoire de France. C'est lors de l'une de ces conférences télévisées, décryptant une partie de l'histoire du 19ème siècle, que Henri Guillemin nous offre sa vision de la République et du système démocratique. Cette analyse propose un regard singulier sur le suffrage universel, perçu non pas comme un outil d'émancipation, mais plutôt comme un mécanisme de contrôle des masses.

Le Suffrage Universel, un Outil de Contrôle ?

Selon Henri Guillemin, le suffrage universel est un leurre, un piège destiné à pacifier les citoyens, particulièrement ceux qui ne possèdent pas de grandes fortunes. Il soutient que, contrairement à un système monarchique, la République, par le biais du suffrage universel, présente une forme d'autorité plus insidieuse et plus forte. Dans une monarchie, la volonté d'un roi peut être contestée, car elle est perçue comme la volonté d'un seul homme. En revanche, sous un régime républicain, toute révolte ou contestation des pauvres est rapidement étouffée au nom de la "volonté nationale", un concept qui, selon Henri Guillemin, représente en réalité les intérêts des notables.

Henri Guillemin approfondit sa critique en citant Jean-Jacques Rousseau, qui a souligné une distinction clé entre monarchie et république. Dans une monarchie, même les citoyens les plus riches ne peuvent surpasser le souverain. Cependant, dans une république, la richesse peut facilement placer un individu au-dessus des lois. Cette perspective met en lumière le paradoxe d'une république où les lois, censées émaner de la volonté du peuple, sont en réalité façonnées par l'Assemblée nationale, et donc indirectement par les notables et les riches. Henri Guillemin voit dans la république non pas un bastion de la démocratie, mais plutôt un système efficace pour maintenir le pouvoir de l'argent.

Le Pouvoir de l'Argent dans la République

L'analyse d'Henri Guillemin conduit à une conclusion frappante : dans une république bien conduite, c'est l'argent qui détient le pouvoir réel. Cette vision suggère que le régime démocratique, lorsqu'il est orienté par les plus aisés, sert avant tout à protéger les intérêts financiers. Cette perspective est particulièrement pertinente dans le contexte de la Commune de Paris, où les luttes de pouvoir et les questions de justice sociale ont joué un rôle central.

Les conférences d'Henri Guillemin en 1971 offrent ainsi une réflexion profonde sur la nature de la République et du système démocratique. À travers son analyse critique, Henri Guillemin remet en question les idées reçues sur le suffrage universel et la représentation politique. Ses propos invitent à une réflexion sur le fonctionnement réel des démocraties contemporaines et sur le rôle de l'argent et des élites dans la formation de la volonté nationale. Cette vision demeure un apport significatif au débat sur la nature et les limites de la démocratie.



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