POLITIQUE

Publié le 29 décembre 2023

91.000 euros non-déclarés : une secrétaire d'État au cœur d'un scandale ?

Les Déclarations d'Intérêts de Sabrina Agresti-Roubache : Entre Omissions et Polémiques

L'ancienne députée et actuelle secrétaire d'État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, se retrouve au cœur d'une controverse suite à l'examen minutieux de sa déclaration d'intérêts par l'hebdomadaire Marianne. Cette enquête met en lumière des différences significatives dans ses déclarations de revenus et soulève des questions sur ses liens avec des figures controversées.

La publication de l'enquête de Marianne révèle une disparité d'environ 91 000 euros entre les revenus déclarés par Agresti-Roubache en tant que députée des Bouches-du-Rhône et ceux rapportés suite à sa nomination en tant que secrétaire d'État. Ce constat, rendu public le 21 décembre 2023 par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATPV), soulève des interrogations sur la nature de ces écarts. Face à ces accusations, la secrétaire d'État, via son entourage, évoque un "oubli de déclaration de droits d'auteur" et "un sursis d'imposition de plus-value", ce qui pourrait être interprété soit comme une erreur administrative, soit comme une tentative de dissimulation de revenus.

L'Affaire de la Société Domiciliée chez un Ex-Maire Corse

Un autre aspect troublant de l'affaire concerne Gurkin Invest films Corse, une société de production fondée par Sabrina Agresti-Roubache, domiciliée chez Jean Casta, ancien maire de Pietralba. Casta, connu pour sa condamnation en 2013 dans l'affaire du cercle de jeu Wagram, est lié à l'organisation mafieuse corse de la Brise de mer. Cette connexion pose de sérieuses questions sur les choix professionnels et personnels de la secrétaire d'État, bien qu'elle ait affirmé dans Libération ne pas connaître le passé judiciaire de Casta et avoir choisi cette domiciliation pour des raisons économiques.

Face à ces révélations, Sabrina Agresti-Roubache se défend en affirmant son ignorance des antécédents de Jean Casta. Elle réfute toute implication dans des activités illégales, soulignant que, si tel était le cas, les autorités fiscales l'auraient déjà identifiée. Ses commentaires dans Libération visent à dissiper les doutes sur ses liens avec le milieu corse, tout en mettant en avant son travail de production en Corse.

Un Scrutin Médiatique sous le Signe du Soupçon

La nomination d'Agresti-Roubache comme secrétaire d'État a non seulement intensifié l'examen de ses activités passées mais a également soulevé des questions sur la manière dont les médias traitent les personnalités politiques issues de milieux modestes. Elle perçoit cette attention accrue comme une forme de préjugé lié à ses origines, suggérant que son parcours atypique suscite des suspicions injustifiées.

La Position de la Haute Autorité

En dépit des controverses, la HATPV, sous la direction de Didier Migaud, a validé la déclaration d'intérêts de Sabrina Agresti-Roubache, avec une réserve majeure : elle devra se désengager de toute décision concernant les sociétés qu'elle présidait et l'association Mère enfants Paca pour éviter tout conflit d'intérêts.



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