POLITIQUE

Publié le 12 octobre 2021

Agnès Buzyn et la vérité sur la crise sanitaire: «Ça me démange de raconter cette histoire»

L'ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, était l'invitée de l'émission «90 Minutes Info» diffusée sur CNews ce dimanche 10 octobre 2021.

«Vous regrettez des décisions qui ont été prises»

Jean-Pierre Elkabbach: «Est-ce que, par exemple, aujourd'hui et après coup, vous regrettez des décisions qui ont été prises ou des décisions qui n'ont pas été prises ?» Agnès Buzyn: «Non, je ne regrette aucune des décisions que j'ai prises. J'aurai l'occasion d'en faire part devant les juges. C'est l'objectif, quelque part pour moi de la CJR. C'est de rappeler toutes les actions qui ont été menées par ce gouvernement en janvier et février pour préparer à la crise. Donc, je n'ai pas de regret sur les décisions que nous avons prises et je souhaite pour l'instant préserver ma parole pour les juges et pas pour les médias.»

«Vous avez vu venir l'épidémie ?»

Jean-Pierre Elkabbach: «Vous avez vu venir l'épidémie ? D'après ce que vous avez dit, vous saviez. Mais qui savait ce que vous vous saviez ?» Agnès Buzyn: «Mais tout le gouvernement, nous avons travaillé tous ensemble. Je pense que la France a été très précoce dans son alerte et dans sa réponse. J'aurai l'occasion d'en parler. Mais il est vrai que j'ai dédié ma carrière professionnelle aux crises sanitaires. Je vous ai parlé de Fukushima mais j'ai eu à gérer les prothèses mammaires PIP. Quand je suis arrivée comme ministre, j'ai géré le Lévothyrox, la crise des déserts médicaux, la tempête Irma qui a détruit l'île de Saint-Martin, l'incendie du CHU de la Guadeloupe, la crise des bébés nés sans bras, les bébés contaminés par Lactalis.»

«J'aurai un jour l'occasion de raconter cette histoire»

Jean-Pierre Elkabbach: «Donc vous êtes encore sous le choc que l'on ne retienne que celle-là. Mais est-ce que pour éviter la peur et la panique à l'époque, vous n'avez pas assez insisté sur la gravité de la crise qui était en train de naître et que vous préssentiez ou vous le saviez ?» Agnès Buzyn: «Monsieur Elkabbach, je suis en train, vous le savez, de témoigner régulièrement, d'être auditionnée par des juges. J'ai toujours considéré, et c'est pour ça que personne ne m'a entendue dans les médias, que ma parole devait être réservée aux juges et c'est ce que je fais aujourd'hui. Et j'aurai un jour, une fois que j'aurai témoigné, l'occasion de raconter cette histoire.»

«Parce qu'on ne connaît pas la vérité ?»

Jean-Pierre Elkabbach: «Parce qu'on ne connaît pas la vérité ?» Agnès Buzyn: «Ça me démange de raconter cette histoire, pas seulement pour moi, mais pour le gouvernement qui a été extrêmement mobilisé pendant toute cette période.» Jean-Pierre Elkabbach: «Qui en particulier ?» Agnès Buzyn: «Et bien le premier ministre qui était en permanence au téléphone avec moi pour gérer les problèmes. Donc, nous avons travaillé régulièrement pour gérer cette crise. Nous en ferons part un jour, nous raconterons cette histoire. Elle mérite d'être racontée.»



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