POLITIQUE

Publié le 09 septembre 2023

Carburant : l'édito fracassant d'Alexis Poulin « C'est encore nous qui allons payer la note ! »

Changements annoncés pour les agriculteurs et les entreprises de BTP

Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a récemment annoncé une importante modification fiscale lors de son passage sur Franceinfo. Le changement vise la niche fiscale qui profite aux utilisateurs de gazole non routier. Ce carburant, actuellement détaxé pour certaines professions, verra ce privilège levé pour les agriculteurs et les entreprises de travaux publics.

Le ministre a justifié cette décision en mettant l'accent sur la nécessité de repenser la fiscalité en matière d'énergies. Il veut ainsi déplacer le système d'une "fiscalité brune", qui encourage la consommation d'énergies fossiles, vers une fiscalité qui promeut les énergies vertes et les investissements écologiques.

Un processus progressif et des compensations envisagées

Ce changement ne s'opérera pas du jour au lendemain. Le ministère de l'Économie et des Finances a souligné que cette suppression de la défiscalisation serait mise en œuvre graduellement. Elle débutera en 2024 pour se prolonger jusqu'en 2030, voire même un peu plus pour le secteur agricole.

L'approche adoptée se veut être mesurée et collaborative. Des pourparlers sont actuellement menés avec les professions touchées afin de parvenir à un accord. Bruno Le Maire a également évoqué la possibilité d'offrir une "compensation" pour faciliter cette transition, insistant sur le fait que cette démarche devrait se faire sans brusquer les parties prenantes.

Réactions du secteur agricole

La FNSEA, principal syndicat agricole français, sera bientôt à Bercy pour discuter de ces changements. La perspective d'abandonner progressivement le GNR (Gazole Non Routier) ne semble pas les effrayer, à condition qu'une alternative viable soit mise sur la table.

Le président du syndicat, Arnaud Rousseau, a souligné l'importance d'une transition en douceur. Selon lui, les acteurs agricoles sont prêts à faire des efforts pour migrer "du brun vers le vert". Toutefois, pour que cette migration soit effective, des solutions concrètes doivent être envisagées, étant donné que la palette d'options disponibles actuellement reste limitée.

Les transporteurs routiers restent hors de cette modification

Un secteur cependant ne sera pas affecté par cette révision fiscale : les transporteurs routiers. Bruno Le Maire a souligné que ces derniers resteraient à l'écart de cette suppression progressive de la défiscalisation du gazole. Cette décision s'explique par la volonté de conserver leur compétitivité sur le marché.

Le ministre a d'ailleurs mis en lumière que la taxation sur le gazole pour les transporteurs routiers en France est actuellement supérieure à celle pratiquée dans plusieurs autres pays européens. Alors que les agriculteurs et les entreprises de BTP bénéficient d'une taxation bien inférieure à la moyenne européenne, les transporteurs routiers se voient imposer une taxe plus lourde que celle en vigueur en Espagne ou en Italie.

Lors de sa dernière intervention sur Sud Radio, Alexis Poulin n'a pas hésité à exprimer sa critique concernant le projet dévoilé par Bruno Le Maire. Le journaliste, connu pour sa verve incisive, a remis en question non seulement le fond du projet, mais également la manière dont il a été présenté. Avec une pointe d'indignation dans la voix, il a conclu son éditorial en affirmant : "c'est encore nous qui allons payer la note !", traduisant ainsi le sentiment d'une partie de la population qui se sent souvent laissée pour compte face aux décisions politiques.



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