POLITIQUE

Publié le 29 juillet 2021

Ce député dézingue la macronie: «Vous êtes des Playmobils dociles»

Le député Sébastien Jumel s'agace face à Olivier Véran lors la séance de ce mercredi 21 juillet 2021.

«Si j'avais pu faire le passe sanitaire sans passer par la loi, je l'aurais fait»

Olivier Véran: «Il y a urgence à appliquer le plan sanitaire. Pourquoi je disais presque en terme de provocation, monsieur Gosselin, vous avez raison ? Si j'avais pu faire le passe sanitaire sans passer par la loi, je l'aurais fait, parce qu'il y a urgence. Parce qu'il y a 21.000 cas aujourd'hui, 18.000 hier, qu'il y en aura peut-être 25.000 demain et que les courbes hospitalières commencent à monter. Et que, plus nous tardons à appliquer ces dispositifs, plus nous tardons dans les jours que nous passons ici dans les hémicycles, avec 1.000 amendements sur ce texte, plus nous risquons de nous retrouver au pied d'un mur épidémique nécessitant de prendre des mesures que ni vous, ni nous ne souhaitons prendre pour protéger la vie des Français. C'est le contexte et je veux que vous soyez parfaitement au clair avec ça. Vous avez le droit de l'assumer mais ne dites pas que vous ne serez pas informés. Ensuite, le passe sanitaire nous n’en aurons plus besoin dès lors que nous aurons vacciné les gens. Donc, ça veut dire que le passe sanitaire plus tôt on peut le supprimer, plus tôt, on le supprimera.»

«Nous l'avons fait par décret parce que nous pouvions le faire»

Olivier Véran: «Et je vous l'ai dit, dès lors qu'on aura atteint l'immunité collective et ou dès lors que le virus ne sera plus en circulation massive dans le pays, nous n'aurons plus besoin du passe sanitaire. Donc je ne pense pas, hélas, que ce sera au 31 octobre. Peut-être, ce serait formidable. Je pense qu'il y a plus de chances que ce soit au cours du mois de décembre que les choses pourront être, je l'espère, totalement tassées. Donc, nous vous demandons ce délai pour ne pas nous remettre en péril, vous remettre en danger. Je vous le dis, si la loi avait été votée, nous aurions étendu le sanitaire aux bars et restaurants à l'heure à laquelle je vous parle, nous l'avons fait par décret parce que nous pouvions le faire. Nous avons besoin de la loi et je vous le redis, parce que je suis sans arrêt interpellé ici parce que vous nous accuser de manquer d'anticipation, il y a aujourd'hui urgence !»

«Un ministre qui considère que la démocratie, que le temps du débat est du temps de perdu»

Sébastien Jumel: «On a un ministre qui nous dit droit dans ses bottes: " Si j'avais pu, j'aurais généraliser le pass sanitaire sans revenir devant vous ". Et si j'avais pu, je continuerai à décider tout seul, sans le Parlement, contre le Parlement, l'ensemble des mesures qui sont extraordinairement efficaces, tellement que vous êtes obligés de revenir dessus à chaque fois qu'un nouvel événement sanitaire se déroule. On a un ministre qui considère que la démocratie, que le temps du débat est du temps de perdu. Nous considérons, nous, que la démocratie, le temps du débat contradictoire, peut-être aussi un gain d'efficacité, d'efficience pour apporter une réponse collective à la crise sans précédent à laquelle nous sommes confrontés. Et peut-être même de renforcer l'adhésion de la communauté nationale qui, chaque jour un peu plus, exprime des réserves profondes à l'égard de l'autoritarisme dont vous faites preuve.»

«Que se passe-t-il pour cet enfant ?»

Sébastien Jumel: «C'est la raison pour laquelle l'amendement de notre collègue Ruffin, qui vise à encadrer les atteintes portées aux libertés individuelles fondamentales, mérite d'être étudié et mérite d'être examiné. Et le fait de prendre l'avis de la défenseure des droits du Conseil national d'éthique n'est pas du temps de perdu mais est aussi un gage que, pendant cette crise, les principes fondamentaux de liberté auxquels la présidente de la Commission des lois a réaffirmé son attachement il y a encore quelques semaines, soient garantis jusqu'au bout de la gestion de cette crise sanitaire. Je veux vous poser une question qui n'est pas polémique. Un enfant dont les parents, pour des raisons idéologiques, sont réticents à la vaccination et qui se trouve donc en situation de ne pas être vacciné. Que se passe-t-il pour lui à la rentrée lorsque sur les séjours éducatifs, sur les sorties périscolaires, sur la découverte du cinéma, des lieux de culture, de tout ce qui est constitutif à l'éveil de nos enfants ? Que se passe-t-il pour cet enfant qui n'aura pas d'autre choix que de suivre l'autorité parentale actée dans son intégration dans l'école ?»

«Vous êtes aux pas, en marche, aux ordres, des Playmobils dociles»

Sébastien Jumel: «J'aimerais que vous puissiez nous répondre parce que ces sujets là vont être posés aux mômes, évidemment, aux maires des communes en charge de l'activité périscolaire. Comment envisagez-vous de continuer à faire la promotion de " l'Etat qui protège tous et partout " en ayant une mesure qui risque de discriminer des enfants qui n'auront pas eu le choix que d'assumer cette situation. Des enfants qui sont dans une famille qui a fait le choix de la non-vaccination ? Moi, quand je pose des questions, j'aime bien avoir des réponses. Ça s'appelle la démocratie. Alors vous, vous êtes aux pas, en marche, aux ordres, des Playmobils dociles, moi, je suis un député de l'opposition. Donc ma question simple est de savoir quand un enfant est dans une famille qui a fait le choix de la non-vaccination, ce qui se passe pour lui lorsqu'il s'agit d'engager des projets de nature éducative qui nécessitent le passe sanitaire. Est-ce que ces enfants seront exclus du cycle éducatif concerné ?»



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