Ce sénateur tire à boulets rouges sur la macronie

La colère froide du sénateur Pierre Laurent lors de la séance publique du 17 juillet 2020

«Il y a des gens qui ne s'en sortent pas»

Pierre Laurent: «Je ne sais pas si on se rend bien compte du côté parfois un peu indécent du débat qu'on a là parce qu'il y a des millions de gens dans ce pays qui vont plonger dans la pauvreté dans les mois prochains. On parle d'un million de chômeurs de plus dans les trois mois qui viennent. Il y a des gens qui ne s'en sortent pas et quand il s'agit de débloquer un peu d'argent pour des gens qui vont être dans la difficulté, par exemple libérer les PER (Plans d'Epargne Retraite), on dit bon bah voilà, au moins ils vont pouvoir, dans cette situation difficile, en bénéficier.»

«Ils ne sont pas près de le toucher, leur pognon»

Pierre Laurent: «C'est pas possible. On parle de débloquer les PER, non, mais c'est pour leurs retraites. Les mêmes qui vont nous dire quand on va reprendre le débat sur les retraites, qu'ils ne sont pas près de le toucher, leur pognon, parce qu'on va reculer encore l'âge auquel on pourra partir à la retraite. Quand il s'agit de toucher leur épargne salariale, ce n'est pas possible non plus.»

«Il y a la moitié des salariés qui touchent moins de 1800 euros par mois»

Pierre Laurent: «Et monsieur le ministre nous dit non, mais vous comprenez, cet argent est placé en actions donc ça va faire du mal aux marchés financiers, si ces gens ont l'argent. Mais les gens, ils vont vivre comment ? Je rappelle que dans ce pays, il y a la moitié des salariés qui touchent moins de 1800 euros par mois. Aujourd'hui et je ne sais pas ce que ça sera dans quelques mois et quand ces gens demandent des augmentations de salaire, on leur dit non, on va faire de l'intéressement, on va faire de l'épargne salariale et ne vous inquiétez pas, un jour, vous pourrez en profiter.»

«Des millions de gens qui n'arrivent même plus à payer leur loyer»

Pierre Laurent: «Et quand, en plein coeur de la crise, on dit est-ce que l'on ne pourrait pas débloquer cet argent pour que ces gens puissent vivre, tout simplement ? Et bien, c'est jamais possible. Il faut peut être atterrir un peu sur la réalité que vivent des millions de gens qui n'arrivent même plus à payer leur loyer, à alimenter correctement leurs enfants. C'est ça la situation des salariés et de ceux qui travaillent. Je ne parle même pas de ceux qui n'arrivent pas à travailler. Alors arrêtez de mettre 50 000 conditions et considérez que dans une situation exceptionnelle, oui, on peut peut être débloquer cet argent pour que les gens puissent vivre normalement.»