POLITIQUE

Publié le 23 juillet 2021

Ces députés laissent exploser leur colère à l'Assemblée: «C'est une monstruosité»

Les députés Éric Coquerel, Christine Pirès Beaune et Martine Wonner se sont dréssés vent debout face au gouvernement durant la séance de ce jeudi 22 juillet 2021.

«Quelle honte que l'hypocrisie de cet amendement»

Éric Coquerel: «Après un an et demi où les Français ont été la plupart du temps exemplaires face à cette maladie, alors que vous avez cumulé les erreurs, je ne vous rappelle qu'une chose : le temps où vous nous disiez que les masques n'étaient pas nécessaires parce que vous n'en aviez pas. Vous les transformez de victimes en coupables ! Quelle honte que l'hypocrisie de cet amendement qui fait mine d'aménager un peu le droit de licenciement. Comment croyez-vous que les salariés à qui vous allez exiger d'avoir ce dispositif vont aller faire des tests tous les jours ? Quelle honte ! Parce que les salariés qui sont aujourd'hui concernés sont ceux qui ont été en première ligne, ceux qui étaient dans les commerces, ceux qui étaient les soignants, ceux qui étaient les pompiers.»

«C'est une société de contrôles»

Éric Coquerel: «Quelle honte ! Puisque vous proposez de licencier alors qu'il y a eu 300.000 emplois perdus dans ce pays en 2020, dont 80.000 dans des plans de licenciements et vous proposez de les augmenter. Voilà la réalité. C'est une société injuste que vous êtes en train de préparer. C'est une société de classes, c'est une société liberticide. C'est une société de contrôles et c'est une société où, une fois de plus, comme depuis 5 ans, vous faites en sorte que les salariés soient les variables d'ajustement de votre politique.»

«Aujourd'hui, vous voulez les licencier ? C'est juste inacceptable»

Christine Pirès Beaune: «Monsieur le ministre, je vous le dis comme je le pense, ce dispositif, c'est une monstruosité. C'est une monstruosité tout simplement parce que, pendant la crise, dès le mois de mars, nous avons envoyé nos soignants à l'hôpital, dans les EHPAD, à domicile. Nous avons envoyé ce personnel, ceux en première ligne. Nous les avons envoyés parfois sans masques, sans blouses, parce que la France n'avait pas de matériel. Ce n'était pas de votre fait, on avait pas de matériel. Nous les avons envoyés prendre tous les risques. Ils ont pris tous les risques, parfois, ils sont tombés malades et pire encore. Et aujourd'hui, vous voulez les licencier ? C'est juste inacceptable. D'ailleurs, je ne comprendrais pas qu'il y ait un seul député ici dans l'hémicycle pour voter une telle mesure.»

«Vous allez donner une prime à la délation»

Martine Wonner: «Jusqu'où allez-vous aller avec ce projet de loi ? Jusqu'où allez-vous aller vers la stigmatisation de nos concitoyens ? Ce que vous proposez là est absolument impensable. Le Code du travail protège les salariés. On a jamais vu qu'un employeur stigmatisait, avait le droit même d'interroger sur l'état de santé d'un salarié. Et là, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous allez donner une prime à la délation parce que c'est vers cela qu'on va. C'est complètement dans les commerces où les employés susceptibles de devoir passer par ce dispositif ne l'auront pas. Ils ne vont pas être en capacité de faire des tests en permanence pour prouver du fait qu'ils ne soient pas contagieux.» Marc Le Fur: «Le scrutin est clos. Voici les résultats : votants 218, exprimés : 208, majorité : 105, pour : 114, contre 94. L'amendement est donc adopté.»



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