POLITIQUE
Publié le 03 mars 2021
Crédit vidéo : A. nationale
Source : http://assemblee-nationale.fr/
Cette députée dézingue la macronie: «Vous êtes le visage de ceux qui servent les riches»
Mathilde Panot, députée, visiblement agacée durant les questions au gouvernement du mardi 2 mars 2021 à l'Assemblée nationale.
«C'est donc en pleine pandémie que vous partez à la chasse aux chômeurs»
Mathilde Panot (Députée): «" La justice sociale et l'égalité des chances sont les combats de ma vie ", ce sont vos mots, madame la ministre du Travail. Et à l'heure où les salles de spectacles sont fermées, heureusement que l'on peut toujours compter sur votre humour. La justice sociale est tellement le combat de votre vie que vous remettez sur la table la réforme de l'assurance chômage que vous aviez suspendue au début de la crise sanitaire. Tiens donc, pourquoi ? Pourquoi reporter une réforme censée lutter contre le chômage à l'heure où celui-ci explose ? Sauf peut-être à avouer que votre réforme n'était pas destinée à lutter contre le chômage, mais bien contre les chômeurs. C'est donc en pleine pandémie que vous partez à la chasse aux chômeurs. Vous allez réduire les indemnisations pour 40% des allocataires et pénaliser en premier les travailleurs qui enchaînent les contrats courts plutôt que les entreprises qui les proposent. C'est brillant.»
«C'est 15.000 traîtres à la patrie qui planquent un magot de 100 milliards d'euros avec votre bénédiction»
Mathilde Panot: «C'est vrai que dans un pays où déjà un chômeur sur deux n'est pas indemnisé ou 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, ou plus de 700 000 emplois ont été supprimés depuis mars, votre réforme est tout ce qui nous manquait. Madame la ministre, j'ai peut-être une idée, ne faudrait il pas que les privés d'emploi s'installent au Luxembourg pour que vous les laissiez tranquilles ? Pour cela, c'est silence radio. Pas un mot, pas un sur les révélations Open Lux, c'est 15.000 traîtres à la patrie qui planquent un magot de 100 milliards d'euros avec votre bénédiction. Les plus fortunés se sont engraissés comme jamais sur le malheur national. Mais ce sont les privés d'emploi que vous condamnez à la mort sociale. Vous êtes le visage à découvert de ceux qui servent les riches. Si vous étiez vraiment attachée à la justice sociale, vous auriez partagé le temps de travail pour travailler moins et travailler tous. Vous auriez lutté contre la fraude et l'évasion fiscale, fixé la retraite à 60 ans à taux plein, investi massivement dans la bifurcation écologique et solidaire qui pourrait créer des millions d'emplois. Mais vous, que faites vous contre les séparatismes des riches ? Rien. Madame la ministre, quand allez vous vous attaquer au chômage plutôt que de faire les poches aux chômeurs ?»
«Je suis fière d'être la ministre qui porte les dispositifs d'activité partielle»
Richard Ferrand: «Merci Madame la députée, la parole est à Madame Elisabeth Borne, ministre de l'Emploi, du Travail et de l'Insertion.» Élisabeth Borne (Ministre du Travail): «Merci Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés. Madame la députée Mathilde Panot. Alors je comprends que ça vous dérange, mais vous n'avez pas le monopole des valeurs de justice sociale et de solidarité. Moi, je ne suis pas dans l'incantation, mais je suis dans l'action alors, plutôt que de caricaturer notre action, ouvrez les yeux. Et là encore, ça vous dérange mais aucun gouvernement n'a agit comme nous le faisons pour lutter contre la précarité. Et moi, je suis fière d'être la ministre qui porte les dispositifs d'activité partielle qui ont permis de préserver les emplois et les revenus de près de 9 millions de Français au plus fort de la crise. En janvier, ils étaient encore plus de 2 millions à être protégés grâce à ces dispositifs. Donc, malgré la crise, nous agissons massivement pour protéger les Français. Et ce dispositif, Madame la députée, la majorité l'a voté, vous l'avez rejeté. C'est clair, c'est net.»
«J'ai l'impression que ça vous dérange»
Élisabeth Borne: «Et je suis aussi fière d'être la ministre qui porte le plan : " Un jeune, une solution ", un plan de 7 milliards d'euros pour permettre à chaque jeune de trouver un emploi, une formation ou un accompagnement adapté. Alors là aussi, j'ai l'impression que ça vous dérange. Mais vous voyez ce plan, il porte ses fruits. 1,3 million de jeunes ont été recrutés depuis les six derniers mois. Au cours des six derniers mois, 500 000 contrats d'apprentissage ont été signés. Ce plan, la majorité l'a voté, vous l'avez rejeté. C'est aussi clair, c'est aussi net. Et alors, je vous précise, s'agissant de la réforme de l'assurance chômage, qu'elle met en place un système qui vise précisément à dissuader les entreprises de recourir de manière excessive aux contrats courts. En résumé, Madame la députée, vous pouvez continuer à être dans la caricature et l'opposition systématique. Pour notre part, nous continuerons à agir pour protéger les Français face à la crise.»