POLITIQUE

Publié le 30 juillet 2023

Fadila Khattabi : la nomination d'une ministre qui ne payait pas les heures sup'

Une nomination inattendue

Jusqu'à il y a peu, Fadila Khattabi était simplement députée. Sa récente nomination en tant que ministre déléguée chargée des personnes handicapées est survenue après une condamnation aux prud'hommes en juin dernier. Sa terre d'élection, la Côte-d'Or, a été agitée par cette nouvelle. Le choix d'Emmanuel Macron et d'Élisabeth Borne de la faire entrer au gouvernement soulève des questions.

Fadila Khattabi, ancienne socialiste ayant rejoint La République en marche en 2017, hérite d'un rôle symbolique au sein du gouvernement. Ce choix, cependant, ne vient pas sans controverse.

Une condamnation prud'homale

En effet, le conseil des prud'hommes de Dijon a condamné la députée à verser 6 522,27 euros à une ancienne collaboratrice parlementaire pour des heures supplémentaires non payées. L'information, révélée le 13 juillet par Dijon Actualités, a été accueillie avec scepticisme, obligeant même la rédaction à publier un second article pour confirmer la condamnation.

La décision a établi que la députée n'avait pas payé les heures supplémentaires effectuées par son ancienne collaboratrice, Corinne Royer. La députée a nié tout abus, mais les preuves matérielles ont manqué.

La réponse de l'intéressée

Ni la ministre ni son avocate, Me Mathilde Gaupillat, n'ont souhaité faire de commentaire sur cette affaire. Le silence sur la question de faire appel ou non de la décision rendue par les prud'hommes a été maintenu au nom du « secret professionnel ».

Cependant, la victime, Corinne Royer, n'a pas hésité à exprimer sa déception à Mediapart. Qualifiant Khattabi de personne « non méritante » pour ce rôle, elle a expliqué comment son ancienne amie s'était « très mal comportée » avec elle.

Un symptôme d'un problème plus large ?

Cette affaire pourrait illustrer un problème plus vaste au sein du gouvernement, où les « mauvais comportements sont récompensés ». Corinne Royer estime que la majorité ne se soucie pas de la situation des collaborateurs parlementaires, comme l'a montré une précédente enquête de Mediapart.

Un enjeu politique et éthique

La nomination de Fadila Khattabi en tant que ministre déléguée chargée des personnes handicapées soulève un enjeu à la fois politique et éthique. Son comportement passé envers une salariée et la récente condamnation aux prud'hommes mettent en lumière des questions sur son aptitude à exercer une telle fonction.

Le gouvernement semble avoir fait ce choix en connaissance de cause, mais cela ne manquera pas de susciter des débats et des réflexions sur la transparence, l'intégrité et la responsabilité au sein de l'administration française. Les prochains jours et semaines révéleront comment cette situation évoluera et quel impact elle aura sur le paysage politique français.



À découvrir aussi...

Partager cette page