POLITIQUE

Publié le 02 décembre 2021

«J'en ai assez !» cette ministre perd ses nerfs en plein hémicycle

François Ruffin, député, intervenait lors de la séance publique à l'Assemblée nationale ce jeudi 25 novembre 2021.

«Madame la ministre, pourquoi secouez vous la tête ?»

François Ruffin: «Est-ce que c'est bien le lieu ? Est ce que c'est bien le moment ? Quel autre lieu, quel autre moment nous avons pour évoquer ce taux d'encadrement dans l'accouchement ? Si je ne le fais pas ici, je ne le fais pas cette année, je ne le fais pas d'ici la fin du mandat. Je ne lâcherai pas dans ce débat, je ne lâcherai pas pour avoir une réponse du gouvernement, de madame la ministre sur ce quE L'on compte faire sur le taux d'encadrement ? C'est la clé de voûte. C'est la clé de voûte qui permettrait de donner du temps et donc une respiration lors des accouchements. Quand on entend des sages femmes, on voit qu'elles n'ont pas le temps de manger le midi, qu'elles courent, qu'elles n'ont pas une minute à elles et que ça participe de leur burn out. Quand on lit dans Le Monde une étudiante sage-femme qui explique ceci : " Je m'observais et je me disais que j'étais maltraitantes envers moi-même. J'avais le sentiment d'entrer en zone de guerre. Pendant mes 12 heures de garde, je ne pouvais ni aller aux toilettes ni manger. Chaque minute devait être rentabilisée. " Madame la ministre, pourquoi secouez vous la tête ? Ce n'est pas moi qui l'ai inventé ce témoignage.»

«Vos plaidoiries médiatiques, télévisuelles et cinématographiques ne m'impressionnent plus»

Brigitte Bourguignon: «On a annoncé beaucoup d'avancées pour ces professionnels sages-femmes avec lesquelles nous travaillons, nous. Et puis la deuxième chose, parce que cette PPL vient compléter ce que nous sommes en train de faire sur la revalorisation et sur la reconnaissance de ces professionnels. Donc je crois que l'on pourrait peut-être avancer ensemble de manière constructive. Et vos plaidoiries médiatiques, télévisuelles et cinématographiques ne m'impressionnent plus. Parce que vous voyez, j'en ai assez monsieur Ruffin. J'en ai assez que vous surfiez sur toutes les vulnérabilités de cette société. Vous êtes passé des femmes de ménage aux auxiliaires de vie. Aujourd'hui, c'est les sages femmes, demain, c'est quoi ? Nous sommes en train de travailler pour elles, nous, d'une manière pragmatique. Nous sommes en train de les reconnaître. Nous sommes en train de revaloriser leur métier qui n'avait pas été fait depuis quinze ans. Donc moi, je veux bien prendre toutes les critiques ce matin, mais ça suffit maintenant. Faites votre travail de parlementaire. Arrêtez de faire du cinéma, monsieur Ruffin.»

«Je fais mon travail de parlementaire»

François Ruffin: «Quand je ramène ici, les témoignages des sages-femmes de chez moi, je fais mon travail de parlementaire. Quand je pointe les décrets de 1998, je fais mon travail de parlementaire. Quand je ramène le consensus qu'il y a sur les décret 98, entre l'Ordre national des sages-femmes, le Collège national des sages-femmes, le Collège national des gynécologues et obstétriciens, la Société française de pédiatrie, je fais mon travail de parlementaire. Quand je viens poser une question et qu'il n'y a pas de réponse et que je repose la question et qu'il n'y a pas de réponse et que je re-repose la question, je fais mon travail de parlementaire. Quand enfin, j'obtiens une réponse, qui ne me convient pas madame la ministre. Non, qui ne me convient pas parce que se cacher derrière le fait qu'il n'y ait pas de consensus entre différents acteurs pour choisir de ne pas agir, de ne pas agir fortement sur ce qui est la clé de voûte de l'amélioration des accouchements dans toutes les maternités du pays, je considère que je fais mon travail de parlementaire, mais là, il n'y a pas un plein travail là-dessus en face. Donc, c'est ma mission, je la remplis.»



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