POLITIQUE

Publié le 17 avril 2024

L'archive embarrassante de Valérie Pécresse « en grève » et souhaitant « dormir »

Valérie Pécresse : Une Figure Politique Controversée et ses Positions sur la Grève

Valérie Pécresse, actuelle Présidente du Conseil régional d'Île-de-France, est une personnalité politique qui n'est généralement pas associée à la défense des droits de grève. En 2020, lors d'une interview accordée au journaliste Jean-Jacques Bourdin sur la chaîne BFMTV, elle a vivement critiqué les grèves à la RATP, arguant que ces mouvements sociaux provoquaient un stress considérable parmi les usagers. Elle a même indiqué fermement que les jours de grève ne devraient pas être rémunérés, une position qui a suscité de vives réactions. Cette prise de position n'est pas isolée mais s'inscrit dans une continuité de discours souvent critiques envers les grèves en Île-de-France.

Un Regard sur le Passé Révèle une Ironie

Cependant, un examen plus attentif de son parcours révèle des contradictions intéressantes. Des archives télévisées de 1991 montrent un épisode peut-être surprenant pour ceux qui suivent la carrière de Valérie Pécresse. Sur un segment diffusé par France 3 Paris, on voit des étudiants de l'ENA, dont Valérie Pécresse, protestant contre une décision du gouvernement d'Edith Cresson de délocaliser l'ENA à Strasbourg. Ces étudiants, qui ont passé la nuit dans les locaux de l'école à Paris, manifestaient leur désaccord avec ce projet. Parmi eux, Valérie Pécresse apparaît clairement, participant activement à cette grève.

Cette image d'une jeune Valérie Pécresse en gréviste contraste fortement avec l'image publique qu'elle projette aujourd'hui. À la fin de cette séquence d'archives, lorsqu'un journaliste tente d'obtenir ses impressions, elle répond avec un rire, disant simplement : « Je voudrais dormir ». Cette réplique, bien qu'anecdotique, éclaire d'une lumière particulière la trajectoire politique de celle qui deviendra une figure de la droite française.

Un Passé Oublié, Une Perspective Changée

Valérie Pécresse semble avoir mis de côté son propre passé de militante lorsqu'elle était étudiante à l'ENA, une période durant laquelle elle avait elle-même participé à cette grève. Cet épisode de jeunesse, où elle défendait activement les droits et les conditions de ses camarades étudiants, contraste nettement avec la posture qu'elle adopte aujourd'hui en tant que politique. Ce revirement est d'autant plus surprenant qu'elle a directement vécu l'impact et l'importance de la grève comme moyen de pression et de négociation. Pour beaucoup, ce changement pourrait illustrer un oubli délibéré de l'importance des luttes collectives, essentielles pour améliorer les conditions de vie et de travail.

La Grève, Vue Comme un Dérangement

Pour Valérie Pécresse, le droit de grève ne semble plus être perçu comme un outil légitime de revendication sociale mais plutôt comme un obstacle à l'ordre public et à l'efficacité économique. Cette vision est régulièrement exprimée lors de ses interventions où elle décrit les grèves comme des perturbations nuisant à la vie quotidienne des citoyens. Par exemple, ses commentaires sur les grèves de la RATP mettent en lumière une approche qui privilégie la continuité du service au détriment des revendications des travailleurs. Cette perspective pourrait refléter une évolution vers une politique plus centrée sur les intérêts économiques et moins sur les droits sociaux, une tendance observée par de nombreux observateurs.

L'approche de Valérie Pécresse envers les grèves soulève des questions importantes sur la relation entre les dirigeants politiques et les droits des travailleurs. En minimisant l'importance du droit de grève, elle risque de s'aliéner non seulement ceux qui dépendent de ce moyen d'expression, mais aussi de fragiliser le dialogue social qui est fondamental dans une démocratie.



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