POLITIQUE
Publié le 13 octobre 2021
«Le traître et le néant» Cette enquête choc qui épingle Emmanuel Macron
Les journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet étaient les invités de l'émission «» diffusée sur BFMTV ce mardi 12 octobre 2021.
«Une succession de trahisons qui ont permis à Emmanuel Macron d'accéder au pouvoir»
Jean-Jacques Bourdin: «Le traitre et le néant. Le traître, c'est Emmanuel Macron, le néant, c'est sa politique et le macronisme.» Fabrice Lhomme: «À l'issue de cette enquête nous est apparu que c'était les deux aspects qui ressortaient de manière primordiale dans ce qu'est Macron et le macronisme, c'est-à-dire d'abord une succession de trahisons qui ont permis à Emmanuel Macron d'accéder au pouvoir et même au pouvoir, il a continué, j'allais dire, à trahir certains engagements, certains hommes ou certaines femmes politiques. Et quant au néant, c'est presque une évidence. Le néant du parti La République En Marche dont ses partisans reconnaissent eux-mêmes qu'ils ne savent même pas se définir.» Gérard Davet: «Il a fait fortune avant, dans la banque quand il était chez Rothschild, il a fait un deal très important qui lui a ramené plusieurs centaines de milliers d'euros. Mais après, il avait des dettes à rembourser, etc. Par ailleurs, il a été financé aussi par bon nombre de personnes.»
«Ces gens ont touché des commissions stratosphériques»
Jean-Jacques Bourdin: «J'allais y venir. Est-ce que ces influents et riches amis l'ont aidé ?» Fabrice Lhomme: «Oui. Alors ça, ça fait partie des zones d'ombre qu'on a décidé d'éclairer, parce que c'est notre rôle de journaliste. Il y a eu, du temps où il était ministre de l'économie, c'est-à-dire de 2014 à 2016, il y a eu un record de fusions-acquisitions en France, c'est-à-dire des grandes entreprises qui passent sous la coupe d'autres entreprises et en l'occurrence de grandes entreprises françaises qui ont été vendues à des entreprises étrangères. Ce record de fusions-acquisitions pose doublement question. D'abord parce qu'on s'est un peu débarrassé d'un patrimoine parfois stratégique comme Alstom. C'est l'exemple le plus frappant. L'autre problème, c'est que non seulement on se dépouille d'une part de notre patrimoine industriel, mais aussi on découvre qu'à l'occasion de ces fusions-acquisitions, il y a des gens qui sont intervenus et c'est normal, y compris des banques d'affaires, pour jouer les intermédiaires. Ces gens ont touché des commissions stratosphériques.»
«Il parle d'un pacte de corruption»
Jean-Jacques Bourdin: «Il y a eu corruption ?» Fabrice Lhomme: «C'est ce qu'envisage un député qui a déposé plainte, qui s'appelle Olivier Marleix. Nous nous posons la question.» Gérard Davet: «Il parle d'un pacte de corruption.» Jean-Jacques Bourdin: «Aucune preuve pour l'instant ?» Fabrice Lhomme: «Je ne sais pas si ce sont des preuves au sens judiciaire. Il y a des éléments troublants.» Gérard Davet: «Qui ont été portés dans les mains de la justice.» Fabrice Lhomme: «La justice enquête, lentement, sur ces affaires et on le souligne. Mais elle enquête, elle est saisie en tous les cas. Il y a des services de police qui sont saisis sur le fait que les bénéficiaires de commissions dégagées à l'occasion de ces rachats d'entreprises deviennent ensuite les donateurs de la campagne d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas forcément illégal, mais ça pose un problème de morale publique, d'éthique et peut-être un problème juridique. Les enquêtes en cours le diront.»
«François Bayrou est devenu fou»
Jean-Jacques Bourdin: «Quatre millions d'euros proposés au MoDem pour des investitures non-honorées ? Expliquez-nous un peu.» Fabrice Lhomme: «Ça fait partie des multiples trahisons dont se plaignent nos témoins à l'égard d'Emmanuel Macron. Il y a François Bayrou. François Bayrou qui a permis la victoire d'Emmanuel Macron. Car son ralliement, tout le monde le sait, a été totalement décisif dans la victoire de Macron. Il y a eu un accord qui avait été passé, qui était un accord verbal entre les macronistes et les gens du MoDem pour réserver quasiment 144 circonscriptions pour le MoDem. Or, au dernier moment, il y a eu un arbitrage qui a été fait entre Richard Ferrand et Emmanuel Macron, qui a fait qu'on a voulu donner au MoDem 16 circonscriptions au lieu de 144. François Bayrou est devenu fou. Nous révélons que François Bayrou a failli en venir aux mains avec Richard Ferrand le jour de l'investiture de Macron. Il voulait vraiment lui taper dessus.»
«Les images de communication n'ont rien à voir avec la réalité»
Gérard Davet: «C'est pour ça que les voir aujourd'hui vouloir créer un parti commun...» Jean-Jacques Bourdin: «C'est la politique ça. De tout temps.» Fabrice Lhomme: «Peut-être, mais on a le droit de raconter ça. Parce qu'on a un peu l'impression, parfois, que les images de communication n'ont rien à voir avec la réalité. Et ce qui s'est passé sur cette anecdote qui n'en est pas une, à mon avis. C'est que les macronistes comprenant la fureur de Bayrou ont proposé, pour le dédommager entre guillemets, de lui donner de l'argent, de donner de l'argent à son parti. 4 millions d'euros puisqu'un député rapporte à un parti 40.000 euros par an et ils ont multiplié ça par 100. Et donc, on vous donne 4 millions d'euros.»