POLITIQUE

Publié le 28 avril 2022

Macron, les scandales et les affaires : un nouveau quinquennat avec ou sans casier judiciaire ?

La journaliste Salomé Saqué met en lumière les différents scandales et affaires sous le premier mandat d'Emmmanuel Macron en tant que Président de la République. Vidéo diffusée sur Blast ce mercredi 27 avril 2022.

« Mis en examen pour prise illégale d'intérêts »

Salomé Saqué : « Le premier quinquennat n'a pas vraiment été irréprochable. Du côté des ministres, des proches du gouvernement ou des députés, les condamnations et les mises en examen ont été nombreuses. Il y en a tellement qu'on a eu tendance à les oublier. » David Pujadas : « Si vous étiez mis en examen, est-ce que vous renonceriez à être candidat ? » Emmanuel Macron : « Oui, de la même façon que dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu'il est mis en examen. » Salomé Saqué : « Seulement, lorsque son ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est mis en examen pour prise illégale d'intérêts, pour des faits commis dans l'exercice de ses fonctions de garde des Sceaux, le ton n'est plus du tout aussi ferme. Le ministère de la Justice a été perquisitionné, mais pas de quoi quitter le gouvernement. Un autre responsable politique, plus discret, mais aussi dans la tourmente, c'est Olivier Dussopt, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics. En 2020, Mediapart a révélé qu'il s'était fait offrir des lithographies d'une valeur de 2 000 € par un dirigeant local de la Saur, quelques jours après avoir annoncé, en tant que maire, un partenariat industriel avec la même Saur pour l'installation d'une micro-turbine hydroélectrique. Il a été perquisitionné par la police et l'enquête est toujours en cours, ce qui ne l'empêche pas de faire aujourd'hui la campagne du président. »

« Ministre de la Justice, censé moraliser la vie politique »

Salomé Saqué : « Il y a aussi le cas de Gérald Darmanin, à qui on a consacré une vidéo entière et qui a été nommé au ministère de l'Intérieur alors qu'il faisait l'objet d'une enquête à ce moment-là. Sans même parler de l'affaire du syndicat Avenir lycéen qui a éclaboussé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, et à propos de laquelle une enquête est toujours en cours. Ce qui ne l'empêche pas non plus de se maintenir à ses fonctions. Ça, c'est pour les ministres toujours en poste. Ensuite, il y a tous les ministres qui, eux, ont dû démissionner suite à des affaires judiciaires. François Bayrou est à peine nommé ministre de la Justice, censé moraliser la vie politique, justement, que le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour abus de confiance et recel, à propos des assistants parlementaires d'eurodéputés du parti centriste. François Bayrou démissionne alors dans la foulée. En juillet 2019, c'est l'affaire des homards de François de Rugy. » François de Rugy : « On fait croire que c'est moi qui demande qu'on serve des homards. Enfin ! Je n'aime pas les huîtres, je ne prends pas de champagne ! » Salomé Saqué : « Celle-ci, vous l'avez probablement suivie : la vie de château menée par le ministre de l'Écologie ou ses travaux de confort dans son logement de fonction, le tout avec de l'argent public, avaient fait scandale auprès de l'opinion publique. » François de Rugy : « Je déteste le caviar. Alors, vous voyez, les histoires qu'on raconte ? » Salomé Saqué : « Il a démissionné et retrouvé son siège de député dans le groupe macroniste. Personne n'a oublié non plus Agnès Buzyn, ministre de la Santé très médiatisée dans l'affaire de la gestion de la pandémie, qui a démissionné alors que l'on était en train de réaliser la gravité de ce qui se passait. »

« Soupçonné d'avoir fait un usage illicite de ses indemnités en détournant 60 000 € »

Agnès Buzyn : « Aujourd'hui, il n'y a aucune indication à acheter des masques pour la population française, et d'ailleurs, nous avons des dizaines de millions de masques en stock en cas d'épidémie. Ce sont des choses qui sont d'ores et déjà programmées. Et donc, si un jour, nous devions proposer à telle ou telle population, aux personnes à risque, de porter des masques, aujourd'hui, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin. » Salomé Saqué : « Comment ne pas parler de l'affaire Benalla, qui a défrayé la chronique et que certains qualifient d'" affaire d'État " ? Ça avait à l'époque provoqué l'ouverture de sept procédures judiciaires à l'encontre de plusieurs proches d'Emmanuel Macron. Le député de la majorité Jean-Jacques Bridey fait l'objet d'une enquête préliminaire pour concussion à propos d'une somme de 100 000 € qu'il aurait indûment perçue grâce au cumul de ses différents mandats. Il est aussi soupçonné d'avoir fait un usage illicite de ses indemnités en détournant 60 000 €. Il est visé par une enquête toujours en cours. Le député Alain Tourret a, lui, été épinglé par Mediapart pour l'utilisation de son indemnité de frais de mandat à des fins personnelles. Et enfin, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris en 2020 contre une autre députée, Laetitia Avia, au cœur de nombreuses polémiques sur sa façon, notamment, de traiter ses assistants. Je ne peux pas mentionner toutes les affaires concernant tous les ministres ou les députés dans cette vidéo. J'en ai donc volontairement laissé certaines de côté, pour rassembler ici celles que j'estime être les plus significatives. En conclusion, nous sommes donc loin, très loin de l'exemplarité politique pourtant promise en 2017. »



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