POLITIQUE

Publié le 26 novembre 2022

McKinsey : Dans le viseur, pourquoi Emmanuel Macron ne peut être entendu par des juges ?

L'affaire McKinsey évoquée dans le journal « 19/20 » diffusé sur France 3 ce jeudi 24 novembre 2022.


“ Le cabinet McKinsey a multiplié les contrats avec l'Etat depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017. ”

Sophie Gastrin : « Trois juges d'instruction enquêtent donc sur les comptes de campagne d'Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017 et 2022. Le Parquet national financier mène des investigations sur les liens entre le chef de l'Etat, son entourage et le cabinet de conseil américain McKinsey. Les conditions d'attribution de contrats publics sont dans le viseur des juges. L'opposition parle de scandale. Les explications de Julie Vitaline. » Julie Vitaline : « Depuis plusieurs mois, il est dans le viseur du parquet national financier. Le cabinet McKinsey, une entreprise de conseil, a multiplié les contrats avec l'Etat depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017. Y a-t-il des liens entre ces nombreux marchés et les campagnes électorales du président ? C'est ce que cherchent à savoir les juges d'instruction, grâce à deux informations judiciaires annoncées à la presse aujourd'hui. Au printemps dernier, le parquet national financier ouvrait une enquête préliminaire visant McKinsey pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. Le 20 et 21 octobre dernier, deux nouvelles enquêtes commencent, notamment pour des soupçons de favoritisme et des tenues non conformes de comptes de campagne. »


“ On sait que des collaborateurs de McKinsey travaillaient étroitement avec les équipes de campagne d'Emmanuel Macron. ”

Julie Vitaline : « Sont concernées les deux campagnes présidentielles d'Emmanuel Macron. McKinsey s'y est-il investi pour ensuite obtenir des marchés ? En 2017, une certitude, des membres de McKinsey ont aidé le candidat. » Caroline Michel-Aguirre : « Une quinzaine environ ont travaillé pour la campagne d'Emmanuel Macron. Si ces cabinets de conseil avaient mis à disposition du candidat Macron des salariés ou des outils professionnels, cela aurait probablement dû être déclaré. » Julie Vitaline : « Ces prestations ont-elles été facturées ou étaient-elles bénévoles ? Dès mars dernier, le président récusait tout irrégularité. » Emmanuel Macron : « Que quiconque a la preuve qu'il y a une manipulation mette le contrat en cause au pénal. » Julie Vitaline : « Aujourd'hui, interrogé à l'Assemblée nationale, le parti présidentiel dédramatise. » Patrick Vignal : « Je fais confiance au parquet financier. Et si on n'est pas dans les règles, on en tirera les conséquences, tout simplement. » Julie Vitaline : « Les adversaires de la Macronie, eux, ne sont pas étonnés. » David Guiraud : « On sait que des collaborateurs de McKinsey travaillaient étroitement avec les équipes de campagne d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle et qu'il n'y n'avait aucune facture. »


“ L'ouverture de cette enquête est forcément un coup dur pour Emmanuel Macron. ”

Julie Vitaline : « Trois juges d'instruction sont désormais en charge de décortiquer les contrats et les comptes de campagne. » Sophie Gastrin : « Et on retrouve tout de suite en direct Anne Bourse. Bonsoir Anne. Comment réagit-t-on du côté de l'Elysée après l'annonce de l'ouverture d'une enquête qui peut être embarrassante ? » Anne Bourse : « C'est par un très court communiqué que l'Elysée a réagi plusieurs heures après l'annonce du parquet. L'Elysée prend acte de l'ouverture des deux informations judiciaires et indique aussi que c'est à la justice de conduire ces investigations en toute indépendance. Une précision logique dans la mesure où le chef de l'Etat est lui-même le garant de cette indépendance. Mais pendant son mandat, il ne peut être entendu par des juges. Le chef de l'Etat bénéficie d'une totale immunité. Ce soir, l'opposition demande des explications mais l'ouverture de cette enquête est forcément un coup dur pour Emmanuel Macron. Ces procédures sont longues et risquent de se poursuivre toute une partie de son second quinquennat. Un calendrier judiciaire qui viendra forcément se télescoper avec son agenda politique. » Sophie Gastrin : « Merci beaucoup Anne Bourse. Vous étiez en direct de l'Elysée. »



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