POLITIQUE

Publié le 15 octobre 2021

«Perdre son passe si on refuse la 3ème dose ?» La question piquante de Sonia Mabrouk

Elisabeth Borne, Ministre du Travail, était l'invitée de l'émission «Europe 1 jeudi» diffusée ce jeudi 14 octobre 2021.

«Là, vous me faite des circonvolutions»

Sonia Mabrouk: «En ce moment, Elisabeth Borne, les chiffres sur le plan sanitaire sont stabilisés, la situation s'améliore et pourtant le passe sanitaire est prolongé. Franchement, appelez-le tout de suite " Passe politique. "» Elisabeth Borne: «Alors attendez, le passe sanitaire, nous n'avons pas dit que l'ont allait le prolonger jusqu'au mois de juillet 2022. On se donne la possibilité, si on en a besoin, de pouvoir le remettre en place.» Sonia Mabrouk: «Oui là, vous me faite des circonvolutions. Vous ouvrez la porte à une pronlongation. Pourquoi est-il sanitaire? Je ne comprends pas. Donnez moi un argument qui montre que ce passe est encore sanitaire et n'est pas un passe politique ?» Elisabeth Borne: «Vous savez, si on a pu l'été dernier, alors qu'on avait certains départements où on avait un taux d'incidence de 500, de 600, de 700, maintenir ouvert les restaurants...» Sonia Mabrouk: «L'été dernier, et aujourd'hui?» Elisabeth Borne: «Oui, mais ça reste vrai.» Sonia Mabrouk: «Non, nous n'avons pas du tout les mêmes chiffres.» Elisabeth Borne: «Alors, nous n'avons pas du tout ces chiffres-là, et évidemment, dès qu'on le pourra, on allègera le passe sanitaire. Ça, c'est très clair. Aujourd'hui, le conseil scientifique nous dit, soyez prudents, parce qu'on sait qu'avec l'arrivée...»

«On écoute ce que nous dit le conseil scientifique»

Sonia Mabrouk: «Madame la ministre, ne vous abritez pas derrière le conseil scientifique.» Elisabeth Borne: «Et bien écoutez, on écoute ce que nous dit le conseil scientifique.» Sonia Mabrouk: «Mais vous regardez les chiffres aussi, vous les voyez, depuis tout à l'heure vous me citez des chifffres.» Elisabeth Borne: «Je peux vous assurer que si la situation sanitaire reste favorable, ce qu'elle est aujourd'hui malgré l'arrivée du froid de l'automne. Évidemment, on allègera le passe sanitaire. On veut aussi avoir, pour les prochains mois, la possibilité si c'est nécessaire...» Sonia Mabrouk: «Et bien voilà, ça s'appelle une opportunité politique à l'approche des présidentielles, et on peut le comprendre.» Elisabeth Borne: «Enfin, vous savez que le Parlement ne siège plus à partir de la fin du mois de février, donc, si on se retrouvait sans la possibilité de mobiliser ce passe sanitaire au printemps prochain et qu'on ne puisse pas garder ouverts les restaurants, les salles de sport, les cinémas, je pense que tout le monde serait pénalisé.»

«C'est quelque chose qu'on est en train de regarder»

Sonia Mabrouk: «Est-ce qu'on peut perdre, Elisabeth Borne, son passe sanitaire si on refuse, pour une raison ou une autre, de faire la troisième dose?» Elisabeth Borne: «C'est quelque chose qu'on est en train de regarder. Le message, c'est surtout que quand vous êtes une personne âgée, vulnérable, que vous avez été vacciné, il y a maintenant plus de six mois, c'est vraiment très important. On sait que l'immunité baisse fortement au bout de six mois et donc il faut absolument faire cette troisième dose.» Sonia Mabrouk: «Mais on pourrait perdre son passe sanitaire donc ?» Elisabeth Borne: «C'est quelque chose que l'on regarde. En tout cas, ce n'est pas décidé aujourd'hui.» Sonia Mabrouk: «C'est quand même assez injuste, parce que le passe sanitaire c'était les deux doses, s'ajoute cette troisième dose et ça peut pénaliser.» Elisabeth Borne: «Le message, vous savez, on est là pour protéger les Français face au virus. Quand on a reçu sa deuxième dose il y a plus de six mois, on le voit dans d'autres pays, l'immunité baisse et donc l'objectif, c'est évidemment de rester protégé avec ce vaccin dont on bénéficie, heureusement.»



À découvrir aussi...

Partager cette page