POLITIQUE

Publié le 12 février 2022

Philippe Poutou dézingue l'élite politique sur BFM : «C'est toujours plus facile de discuter entre riches»

Philippe Poutou était l'invité de l'émission «Le Live Toussaint» diffusée sur BFM TV ce vendredi 11 février 2022.

«Il y a un peu une forme de mépris social»

Philippe Poutou: «Pour nous l'enjeu c'est d'obtenir ces 500 signatures et puis d'être là pour, un peu, foutre la pagaille dans cette élection.» Bruce Toussaint: «Justement, des informations parues dans la presse en début de semaine et même ce matin encore dans Le Figaro, montrent que l'une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron ne voudrait pas débattre avant le premier tour, c'est vous. C'est-à-dire qu'il redouterait que vous vous serviez de lui comme d'un punching ball.» Philippe Poutou: «Ouai, c'est con parce qu'on n'est vraiment pas méchant, en fait. C'est un peu surprenant, pourquoi ça laisse filtrer ça ? Après, il y a un peu une forme de mépris social aussi : ne pas débattre avec des ouvriers, en plus au chômage, enfin, quelle valeur ça peut avoir ?! Un type comme Macron et un gouvernement comme Macron avec ses copains, Darmanin, Blanquer et tout ça, avec tout le mal qu'ils font à l'ensemble de la population. Il y a un moment donné, ils peuvent peut-être entendre, dans des discussions sur les plateaux, toute la critique qu'on a envie de formuler et la colère que l'on a et puis l'envie de changer les choses.»

«C'est bizarre qu'un président de la République ne puisse pas supporter des discussions et des échanges»

Laurent Neumann: «C'est un grand modeste, Philippe Poutou, parce qu'effectivement quand Emmanuel Macron parle de Philippe Poutou et d'ailleurs on le fait parler, il fait référence évidemment au débat de 2017 où Philippe Poutou s'en était pris vertement à Marine Le Pen et à François Fillon. Pas à Emmanuel Macron d'ailleurs.» Philippe Poutou: «Si un petit peu quand même.» Bruce Toussaint: «Vous aviez eu une punchline contre Marine Le Pen qui est restée dans l'histoire : l'immunité ouvrière. Et contre Fillon, vous avez dit : " Il est en face de moi, que des histoires, plus on fouille plus on sent la corruption et la triche. " Bon, ça ne doit pas être un bon souvenir pour lui non plus, j'imagine.» Philippe Poutou: «Mais bon, c'est aussi ça les débats. Si on ne peut pas aujourd'hui dire ça, alors que dans la rue, quand on manifeste, on se prend les gaz et les tirs LBD tout ça. Et ça fait bizarre qu'un président de la République est capable d'appliquer la violence dans le mouvement social et qu'il ne puisse pas supporter des discussions et des échanges comme ça.» Bruce Toussaint: «Attention, parce que quand on donne un coup, on peut aussi en recevoir un.» Philippe Poutou: «Bien sûr mais bon, c'est comme ça, c'est la règle.» Bruce Toussaint: «On verra ce qui se passera.»

«On ne va pas vers un grand débat»

Philippe Poutou: «Déjà est-ce qu'il y aura un grand débat, parce que là on discute.» Bruce Toussaint: «On n'en sait rien.» Philippe Poutou: «Parce qu'on sait très bien, on n'a reçu l'information de BFM que la date c'était le 23 mars, a priori.» Bruce Toussaint: «C'est ce que l'on souhaite.» Philippe Poutou: «Et on sait déjà que l'on ne va pas vers un grand débat avec tout le monde. Il n'y a pas que Macron qui ne veut pas débattre, il y a aussi tous les souvenirs et tout le monde s'en souvient. Et beaucoup ne souhaitent pas se retrouver en face de candidats comme nous, qui sont avec une sorte de liberté de parole aussi. Et surtout, on n'est pas du même milieu social, donc il y a quelque chose qui les déstabilise. C'est toujours plus facile de discuter entre eux, entre riches, entre collègues et puis arriver à discuter avec des gens qui sont d'un autre monde, c'est un peu plus compliqué et c'est un peu ça qui se passe aussi.» Bruce Toussaint: «Merci Philippe Poutou. Merci d'avoir répondu à nos questions ce matin. Et je note aussi que pour l'instant, vous n'êtes pas certain d'avoir vos parrainages et que vous appelez donc à la mobilisation des élus pour les obtenir. Merci beaucoup.»



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