POLITIQUE

Publié le 04 novembre 2023

Un député à la macronie : « Merci de nous laisser parler pour rien ! »

Débats Houleux à l'Assemblée : Ironie et Critiques Cinglantes

Le vendredi 3 novembre 2023 restera gravé dans les annales de l'Assemblée nationale française, une journée marquée par l'intervention particulièrement acérée du député Louis Boyard lors de la discussion sur le projet de loi de finance pour l'année 2024. Louis Boyard a ouvert le bal dès le début de son allocution, muni d'un sarcasme tranchant à l'égard du président de la République, Emmanuel Macron.

"Je sais que le 49.3 va s'abattre sur l'Assemblée nationale", a lancé Louis Boyard, évoquant la procédure controversée permettant au gouvernement de faire adopter un texte sans vote. Cette déclaration teintée d'ironie a résonné comme un coup de tonnerre dans l'hémicycle, soulignant le sentiment d'un débat devenu, selon lui, une "vaste comédie". Ce théâtre politique, où les discours des députés semblent réduits à des monologues inutiles, a été habilement caricaturé par Louis Boyard qui a exprimé, non sans une pointe de cynisme, sa gratitude pour la maigre concession de pouvoir "parler pour rien".

Le Fossé Générationnel et Social

Louis Boyard a ensuite dirigé ses flèches vers Emmanuel Macron avec une pique mordante : "On sait qu'avec Emmanuel Macron, Rien c'est déjà beaucoup". Ce commentaire acide reflète une critique profonde de la politique menée par le gouvernement, suggérant une inaction déguisée en action. Il a également ciblé Prisca Thevenot, la Secrétaire d'État chargée de la Jeunesse, l'accusant de ne pas agir suffisamment en faveur des jeunes, une population qui, d'après lui, se détourne du mouvement présidentiel.

Les sondages indiquent que les jeunes ne se retrouvent pas dans la politique d'Emmanuel Macron. Louis Boyard indique que les études de Julia Cagé et Thomas Piketty révèlent que le vote macroniste serait le plus bourgeois de la cinquième République. Selon Louis Boyard, cela traduirait une concentration du soutien électoral parmi les citoyens les plus aisés, une situation sans précédent qui, dans ses mots, montre que "jamais les riches n'ont voté pour un seul et même candidat".

Une Politique de Redistribution Inversée

Poursuivant sur sa lancée, Louis Boyard a dénoncé la politique économique actuelle avec une formule choc : "On donne tout à ceux qui ont tout, alors il ne reste pas grand chose à ceux qui n'ont pas grand chose". Ce constat amer fait écho à la perception d'une redistribution favorisant les plus fortunés au détriment des moins bien lotis.

Abordant ensuite le sujet de la solidarité nationale, Louis Boyard a mis en exergue la démarche de la chaîne de grande distribution Carrefour, qui propose de reverser une partie des recettes des produits sains à des clubs sportifs. Louis Boyard rappelle que Carrefour a vu ses bénéfices augmenter de 20% au dernier semestre et a réalisé des profits considérables pendant la période d'inflation, suggérant une forme de responsabilité sociale de l'entreprise en contraste avec ce qu'il perçoit comme le désengagement de l'État.

Un Gouvernement Sous Pression

En conclusion, Louis Boyard a anticipé l'annonce d'un 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne, une manœuvre qui obligerait les députés à réagir par une motion de censure, un acte devenu presque rituel. Avec une ironie mordante, Louis Boyard a proposé une réplique pour le jour où le gouvernement serait renversé par une telle motion : 'On vous laissera 100 balles et un Mars', faisant allusion à une aide jugée dérisoire face aux enjeux actuels.

L'intervention de Louis Boyard, entre ironie et critique cinglante, aura marqué les débats sur le projet de loi de finance. Par-delà les rires que ses mots ont pu susciter, ils témoignent d'un malaise plus profond quant à la pratique démocratique et à la justice sociale dans la France contemporaine.



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