POLITIQUE

Publié le 17 septembre 2023

«Vente à perte» sur les carburants : l'annonce choc d'Elisabeth Borne

L'État autorise la vente à perte

Depuis des années, la question du coût de l'essence a régulièrement été sur le devant de la scène nationale. La première ministre Elisabeth Borne a surpris en prenant une mesure exceptionnelle : permettre la vente de carburant à perte pour quelques mois.

Selon un entretien récemment publié sur le site du Parisien, la première ministre a affirmé qu'il s'agit d'une tentative de "réduire encore davantage les prix" sans avoir à soutenir financièrement le secteur des carburants. Historiquement, depuis 1963, vendre à perte (c'est-à-dire vendre un produit pour moins que ce qu'il a coûté) était interdit par la loi française, à l'exception de quelques cas spécifiques comme les soldes. Mais les produits pétroliers n'étaient jamais inclus dans ces exceptions.

Réactions Mitigées du Secteur

Les professionnels du secteur pétrolier ont eu une réaction diverse face à cette nouvelle. Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians, s'est élevé contre la mesure. Représentant près de 5 800 stations-service, excluant celles des hypermarchés, il a fait valoir que la majorité de ses membres dépendent considérablement des revenus du carburant. Vendre à perte pourrait mettre en danger leur survie financière. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas répondu directement à ces préoccupations, bien que Pousse attend des engagements concrets pour protéger les intérêts de ses membres. Les groupes pétroliers et les distributeurs, sollicités pour commentaires, ont pour l'instant gardé le silence.

Flambée des Prix du Carburant

Récemment, les consommateurs français ont été confrontés à une montée significative des prix du carburant. Les chiffres officiels révèlent que le prix moyen du SP95 était de 1,94 euro le litre et que le gazole atteignait 1,88 euro, avec une augmentation notable d'une semaine à l'autre. Ces augmentations ont suscité de vifs débats politiques et publics.

Décisions Politiques et Responsabilités

Face à cette situation, diverses propositions ont émergé, certaines en faveur d'une baisse de la taxation sur l'essence ou d'une ristourne similaire à celle de l'année précédente. Cependant, la première ministre a adopté une perspective différente, affirmant que la contribution des grandes entreprises industrielles est nécessaire. Elle a également souligné que le gouvernement avait la responsabilité de réduire le déficit et la dette du pays.

Évolution du Marché des Carburants

La dynamique actuelle du marché du carburant en France est complexe. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, avait précédemment exprimé ses préoccupations quant aux "marges élevées" des entreprises de raffinage. Dans le même temps, TotalEnergies, l'un des principaux fournisseurs d'énergie du pays, a décidé de fixer un plafond pour le prix de ses carburants à 1,99 euro jusqu'à la fin de 2023.

La décision d'autoriser temporairement la vente à perte de carburants est audacieuse et inédite. Elle vise à alléger la pression financière sur les consommateurs tout en évitant de subventionner directement le secteur des carburants. Toutefois, l'impact réel de cette mesure sur l'économie nationale, les entreprises du secteur et les consommateurs reste à voir.



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