SOCIAL
Publié le 19 août 2022
« Difficile de s'exprimer dans les médias quand on ne partage pas l'idéologie dominante » Monique Pinçon-Charlot
L'évolution du paysage médiatique : Une censure silencieuse ?
Il était une fois, une période où diversité d'opinion et pluralisme semblaient être les maîtres mots du paysage médiatique français. Mais selon certains acteurs clés de cette sphère, le temps de l'ouverture semble s'éloigner à grands pas. En témoigne la récente apparition de Monique Pinçon-Charlot sur la web-tv QG lors de l'émission "Quartier Libre".
Restrictions dans le service public
L'anthropologue et sociologue Monique Pinçon-Charlot dresse un tableau sombre du monde médiatique actuel. Elle partage ses expériences et déceptions avec le service public, notamment avec des chaînes prestigieuses telles que France Inter et France Culture. Elle évoque un changement radical dans la réception et la diffusion de son travail. Alors qu'auparavant ses interventions étaient fréquentes et bienvenues, désormais, elle se sent censurée et marginalisée.
Le constat est alarmant. En dépit de son expertise et de la pertinence de son travail, elle se trouve confrontée à un barrage médiatique. Lors de son intervention sur France 5 à propos de son ouvrage "Le président des ultra-riches", son temps de parole a été drastiquement réduit, coupé et modifié pour restreindre ses interventions.
Les voix étouffées du service public
Le cas de Monique Pinçon-Charlot n'est pas isolé. Aude Lancelin, l'animatrice de l'émission, renchérit en indiquant que de nombreuses personnalités subissent le même sort. François Bégaudeau, par exemple, se voit également exclu de la radio publique. Même Alain Badiou, philosophe renommé, ne peut plus publier une simple tribune dans Le Monde.
Il y a une décennie, le panorama médiatique était différent. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la sociologue rappelle sa liberté d'expression et le nombre impressionnant de médias dans lesquels elle pouvait s'exprimer librement. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
Un retour en arrière inquiétant
Le contraste est frappant lorsque l'on compare la situation actuelle à celle d'il y a dix ans. Même sous des gouvernements conservateurs, certaines émissions, comme "Ce soir ou jamais" de Frédéric Taddeï, offraient un espace pour des voix diverses et souvent dissidentes. Ces plateformes, autrefois perçues comme une évidence dans une démocratie moderne, semblent désormais appartenir à une époque révolue.
Ainsi, on peut se demander : quelle est la raison de ce revirement ? Est-ce le résultat d'une politique médiatique délibérée ou d'un changement plus profond dans la culture médiatique française ?
"Ce capitalisme se radicalise."
— (@Callystor) September 18, 2023
Le passage en force de #Macron pour piller nos #retraites a illustré l'incompatibilité entre la démocratie et l'agenda d'une oligarchie séparatiste.
Merci à Monique Pinçon-Charlot pour son inlassable travail.
@LibreQgpic.twitter.com/oRUfhrFY42
La nécessité du pluralisme
Le témoignage de Monique Pinçon-Charlot et d'autres éminents penseurs et acteurs médiatiques met en lumière la nécessité vitale du pluralisme dans une démocratie saine. L'étouffement des voix dissidentes et critiques est une pente glissante vers l'autoritarisme.
Il est impératif pour le service public, financé par les contribuables, d'offrir une plateforme à un large éventail d'opinions et de perspectives. En effet, c'est le rôle du service public de refléter la diversité des pensées et des débats qui animent la société.
Le paysage médiatique est un reflet de la société. Si des voix comme celle de Monique Pinçon-Charlot sont réduites au silence, cela soulève des questions sur la direction que prend la France en matière de liberté d'expression et de démocratie. Dans une époque de bouleversements et de défis majeurs, il est crucial de garantir un débat ouvert et sincère pour le bien de tous.