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Publié le 19 août 2022

Crédit vidéo : QG

Source : https://qg.media/

« Difficile de s'exprimer dans les médias quand on ne partage pas l'idéologie dominante » Monique Pinçon-Charlot

Monique Pinçon-Charlot était l'invitée de l'émission « Quartier Libre » diffusée sur la web-tv QG ce jeudi 12 mai 2022.

« Il y avait tout un montage pour que je ne puisse pas parler »

Monique Pinçon-Charlot : « Je pense qu'on va vers une aggravation, précisément, de l'autoritarisme, du fait que, comme je l'ai dit, vous voyez, notre travail n'est plus recevable à France Inter, à France Culture. » Aude Lancelin : « Ah oui, ça c'est quelque chose que vous avez constaté ? » Monique Pinçon-Charlot : « Ah bah complètement, complètement, c'est zéro. C'est-à-dire que c'est plus jamais. » Aude Lancelin : « Sur le service public, c'est fini pour les Pinçon-Charlot ! » Monique Pinçon-Charlot : « Voilà. Et donc, vous voyez, même pour " Le président des ultra-riches ", alors là, c'est vrai que j'ai été invitée par exemple à France 5. Mais vous devez savoir, avec le travail qu'a fait Acrimed sur cette émission : je ne suis pas arrivée à parler, que quelques minutes. J'étais coupée. Il y avait tout un montage pour que je ne puisse pas parler. Et c'était pourtant France 5 !

« Quand on n'est pas dans l'idéologie dominante, vraiment, c'est très très difficile de pouvoir s'exprimer dans les médias dominants »

Et puis, une autre fois, à France Inter, je me suis déplacée, et puis l'émission à laquelle je devais participer n'a pas pu m'accueillir, voilà. Donc je ne veux pas me mettre en avant, mais si vous voulez, aujourd'hui, c'est important de dire que... » Aude Lancelin : « Nous recevons souvent ici des gens dans cette situation. » Monique Pinçon-Charlot : « Voilà, je veux dire qu'aujourd'hui, quand on n'est pas dans l'idéologie dominante, vraiment, c'est très très difficile de pouvoir s'exprimer dans les médias dominants. Ce qui n'était pas du tout le cas quand nous avons publié " Le président des riches " sous Nicolas Sarkozy. » Aude Lancelin : « Il y a encore 10 ans. » Monique Pinçon-Charlot : « C'est incroyable, le nombre de médias dans lesquels j'ai pu – je parle de moi parce que j'avais plus de facilité à parler que Michel, à m'exposer, disons, dans les médias – mais c'était incroyable, c'était formidable !

« Autant de choses qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui sur le service public »

Et là, vraiment, ça n'existe plus du tout. » Aude Lancelin : « De la même façon, François Bégaudeau nous expliquait récemment qu'il n'était plus invité non plus sur la radio publique. Alain Badiou ne peut plus publier même une tribune dans Le Monde, etc. Et ça, tous les noms qui étaient encore un peu la dernière flamme dans les années 2010, même sous Sarkozy, nous avions l'émission quotidienne de Frédéric Taddeï, " Ce soir ou jamais ", autant de choses qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui sur le service public. » Monique Pinçon-Charlot : « Voilà. Exactement. » Aude Lancelin : « Je crois que l'on est d'accord ?! » Monique Pinçon-Charlot : « Voilà. Tout à fait. »



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