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Publié le 08 septembre 2022

« Glandus, feignasses et assistés » : Cette avocate perd son sang-froid et fustige les salariés en arrêt de travail

Sarah Saldmann intervenait lors de l'émission « Les Grandes Gueules » diffusée ce jeudi 8 septembre 2022 sur RMC.

« On est malade parce qu'on veut glander chez soi et avoir la paye qui tombe »

Olivier Truchot : « C'est assez intéressant, parce que la part des salariés absents au moins une fois dans l'année pour maladie est repassée en 2022 au-dessus de la barre des 40 %. » Sarah Saldmann : « Moi je savais déjà qu'on était dans une France d'assistés. Maintenant, je vois que nous sommes dans une France de fragiles. Donc je ne suis pas surprise par rapport à ça. Moi, par exemple, profession libérale, ça ne me viendrait pas à l'esprit d'être malade. Parce que même si je suis malade, je n'ai rien qui tombe, je ne suis pas payée. Donc il ne faut surtout pas que je sois malade. Bon, il se trouve que je ne suis jamais malade. » Olivier Truchot : « En fait, on est malade parce qu'on peut l'être, c'est ça ? » Sarah Saldmann : « Non non, on est malade parce qu'on veut glander chez soi et avoir la paye qui tombe. Voilà pourquoi on est malade. Parce que un rhume, c'est quoi ? C'est un rhume, une angine... et on ne va pas bosser ? »

« C'est quoi ces glandus, ces assistés et ces feignasses ? »

Sarah Saldmann : « Mais c'est quoi ces gens qui ne foutent rien ? C'est quoi ces glandus, ces assistés et ces feignasses ? Nan mais c'est pas possible ! Comment vous expliquez que moi, profession libérale, mes confrères professions libérales ne sont officiellement jamais malades. Ça veut dire que je les vois en audience. Franchement... » Étienne Liebig : « Je peux te le dire, moi. Tu sais pourquoi ? » Sarah Saldmann : « Non, tu me laisses parler. Parfois ils ne sont vraiment pas bien, ils sont à l'agonie, je les vois à l'écharpe, et bah ils viennent quand même. Alors que quand ils ont la paye qui tombe... » Olivier Truchot : « C'est pas forcément une bonne idée, parce que s'ils doivent plaider, ensuite... » Étienne Liebig : « Et ils peuvent refiler le covid à tout le monde. » Sarah Saldmann : « Et bah, il y en a qui plaident, c'est pas facile, mais ils le font. Ils le font pourquoi ? »

« C'est quoi, ces fragiles-là ? »

Sarah Saldmann : « Parce qu'ils aiment leur travail, parce que... Et puis parce que c'est pas des faibles. Là, c'est un truc de... C'est quoi, ces fragiles-là ? C'est quoi, ces faibles ? » Kevin Bossuet : « De manière générale, je pense qu'il y a deux facteurs. Il y a un facteur qui est structurel, c'est-à-dire que dans ce pays, on n'a plus le goût de l'effort et du mérite chevillé au corps. Dès qu'on est un tout petit peu bousculé, dès qu'on nous fait une petite réflexion, dès qu'on nous donne un petit peu plus de travail, la facilité : " Ah ben voilà comment on se comporte avec moi ? Arrêt maladie. " Et ça, je le vois beaucoup, des gens qui n'acceptent plus la moindre réflexion. » Olivier Truchot : « C'est la génération offensée. » Kevin Bossuet : « C'est la génération offensée, la génération " j'ai droit ". J'ai envie de m'arrêter, je m'arrête, et puis c'est tout. Et après il y a un facteur aussi... »

« Il y a évidemment des médecins complaisants »

Olivier Truchot : « Et donc, il y a quand même des médecins complaisants ? ! » Kevin Bossuet : « Ah ben, il y a évidemment des médecins complaisants. Après, il y a un facteur conjoncturel. C'est vrai qu'il y a eu la crise covid. Il y a une remise en cause du sens de la vie, de ce qu'était le travail. Moi, j'ai des amis qui se tuent à la tâche, notamment qui travaillaient dans l'audit, qui travaillaient dans la finance et qui m'ont dit " moi, j'en ai marre de faire ça parce que je me suis rendu compte qu'il n'y avait plus de sens ", et qui ont décidé d'en faire beaucoup moins. Mais dans ce cas-là, on n'est pas obligé de se mettre en arrêt maladie. On change tout simplement de métier, quitte à accepter de moins bien gagner. »



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