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Publié le 16 novembre 2022

« J'attends que ça pète et j'y vais » En colère et choqué par l'inflation, cet auditeur se lâche

Jean-Philippe, auditeur, intervenait lors de l'émission « Estelle Midi » diffusée sur RMC ce lundi 14 novembre 2022.


“ Je n'ai pas pu m'y rendre, à cause du prix du gasoil. ”

Jean-Philippe (auditeur) : « Aujourd'hui, je suis un cas assez concret du sujet dont vous avez parlé avant, par rapport aux carburants, et en même temps, en parallèle avec les Gilets jaunes. Parce qu'en fait, aujourd'hui, je n'ai pas pu me rendre à ma formation. Je suis une formation depuis le mois d'avril, et là, je n'ai pas pu m'y rendre, à cause du prix du gasoil tout simplement. Je suis arrivé au bout, on est le 14 du mois, et là, je ne peux plus, en fait, je ne sais même pas comment je vais faire pour les autres jours. Je n'arrive plus à suivre parce que ma formation se situe à 90 kilomètres de chez moi et je n'ai aucune indemnité de Pôle emploi. Donc là, je suis en rémunération de fin de formation, c'est-à-dire 680 €, et je ne sais pas comment je vais pouvoir finir ma formation, qui doit se terminer en décembre. Je ne sais pas comment je vais faire. Et du coup, par rapport aux Gilets jaunes, je me dis que cette fois, je vais y aller.


“ Mais là, j'en ai vraiment ras-le-bol, et j'attends que ça pète et je vais y aller. ”

Je n'ai pas été aux dernières manifestations des Gilets jaunes, mais là, j'en ai vraiment ras-le-bol, et j'attends que ça pète et je vais y aller. Je vais aller manifester cette fois. » Estelle Denis : « Mais ça veut dire quoi " j'attends que ça pète ", Jean-Philippe ? Vous attendez qu'on vous écoute, qu'on vous entende ? » Jean-Philippe (auditeur) : « J'attends que ça pète parce que, comme l'a dit justement monsieur Périco, il n'y a que ça pour faire bouger les choses. J'ai une expérience en fait, j'ai subi un plan social et pour avoir ne serait-ce qu'un dialogue, il a fallu effectivement qu'on soit moins conciliant. Malheureusement. » Estelle Denis : « Mais c'est grave Jean-Philippe, ce que vous dites. » Jean-Philippe (auditeur) : « Ben ouais, peut-être, mais c'est grave aussi ce que l'on vit en ce moment. » Estelle Denis : « Parce que la violence, c'est peut-être aussi faire souffrir ceux qui ont encore moins que vous. » Jean-Philippe (auditeur) : « L'État nous a ignorés à ce moment-là. » Rémy Barret : « L'État, c'est nous, c'est vous. »


“ On met de l'essence pour aller travailler, mais on travaille pour mettre de l'essence actuellement. ”

Jean-Philippe (auditeur) : « Et vous avez bien vu, comme vous l'avez dit, quand il y a eu la crise des Gilets jaunes, là, l'État, il a trouvé de l'argent. Donc à un moment donné, ça n'est plus possible. On arrive à un moment où on ne peut plus, on se prive, je ne bouge plus le week-end, je ne fais rien, et je n'arrive même plus à bouger la semaine pour aller à ma formation. » Estelle Denis : « Mais bien sûr. Non, mais c'est dramatique ce que vous décrivez, Jean-Philippe. » Jean-Philippe (auditeur) : « Et c'est le problème de beaucoup de monde, et là, ça devient infernal. Et cumulé avec, aussi, les dysfonctionnements Pôle Emploi et tout ça. C'est encore un autre sujet, mais tout ça pour dire que ça devient infernal. Et aujourd'hui, quand j'ai vu votre sujet, je me suis dit qu'il faut que je réagisse, parce que là, concrètement, c'est mon cas aujourd'hui. Je n'ai pas pu me déplacer pour me rendre à mon lieu de formation. Et donc c'est le serpent qui se mord la queue. » Estelle Denis : « Et l'accumulation aussi ? C'est ce que vous dites. » Jean-Philippe (auditeur) : « L'accumulation. Et en fait, c'est le serpent qui se mord la queue parce qu'on met de l'essence pour aller travailler, mais on travaille pour mettre de l'essence actuellement. Et à un moment donné, ça ne tient plus, on ne peut plus. On ne peut plus. »



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